Il y a un peu plus d’un an, nous vous avons fait rencontrer Pétya Petkova, en tête de la première école pour sirènes en Bulgarie qu’elle a fondée. Elle est de nouveau notre invitée pour nous faire part de son périple italien et sa rencontre avec un dragon.

La sirène bulgare vient de rentrer d’Italie où elle a participé au spectacle international Sirenes – le figlie del dragone à Atrani, sur la côte amalfitaine, aux côtés de sa camarade des mers, Maria Yordanova, détentrice d’un record de plongée en apnée et monitrice à l’école de Pétya.

" La légende veut que jadis un dragon descendît de la montagne. Il voulut conjuguer les pouvoirs du feu et de l’eau afin de protéger les hommes du soleil qui régnait sur tous les éléments. C’est de la rencontre du dragon avec les nymphes de la mer que naquirent les sirènes. Le spectacle Sirènes, les filles du dragon a commencé tard dans la soirée avec un défilé d’un dragon de 20 m porté par les jeunes d’Atrani sous le roulement des tambours le long de Via dei Dogi, la voie qui passe au-dessus de la rivière Dragone. Il y avait des jongleurs de feu sur la place, puis le dragon a repris son chemin pour rejoindre la plage où s’est déroulée la dernière partie du spectacle, le point d’orgue du programme : nous, les sirènes en pleine mer. La représentation a été grandiose, participer à une telle féérie qui prend vie devant les regards du public était vraiment surréaliste", indique Pétya Petkova, tout émue.

Présenté pour la deuxième année de suite, ce spectacle revêt cette fois-ci un aspect international. Il y avait vingt sirènes de huit pays : Australie, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Bulgarie, Grèce, France et Belgique, toutes motivées à participer à ce projet par la renommée de l’invitée spéciale, la chorégraphe d’honneur des Filles du dragons, l’Australienne Hannah Fraser, alias Hannah Mermaid, la première sirène professionnelle au monde. Pendant plus de 20 ans, Hannah s’applique à faire du mermaiding une occupation et un sport, elle organise des formations, participe à des tournages sous l’eau et d’autres projets artistiques, milite pour la protection des mers.

·  Petya Petkova, une "petite sirène" au cœur de Sofia

"Tout ce qu’elle nous a montré était une répétition pour le spectacle mais en même temps, elle nous a donné des connaissances précieuses sur ce que chacune de nous fait dans son pays", explique la sirène bulgare.

"Chacune de ces jeunes filles essaie de présenter quelque chose d’inédit, d’inconnu, et à mon sens, fait preuve de beaucoup de courage. Nous étions très bigarrées, non seulement à cause de nos queues de sirènes, mais aussi par rapport à notre expérience. Certaines s’occupaient de sports aquatiques, comme la plongée, d’autres avaient des métiers artistiques. La Britannique par exemple travaillait dans une agence qui "loue" des sirènes pour certains événements, comme les fêtes de la Renaissance, où l’on peut voir des sirènes exhibées dans des aquariums. Ce qui m’a impressionnée le plus était le fait qu’on ne rivalisait pas entre nous. Nous étions toutes très émues d’être là, de faire connaissance avec les autres et voir ce qu’elles font dans leurs pays de pure curiosité et pour nous enrichir nous-mêmes et puiser des idées à mettre en œuvre."

Plus de 1500 personnes assises sur les terrasses rocheuses de cette ville italienne étaient les témoins de ce conte de fée ayant pris vie. En dépit de la lumière aveuglante des  projecteurs, Pétya Petkova n’oubliera pas les regards des enfants rivés sur elle et ses sœurs de la mer.

"Il y avait tant d’enfants qui nous regardaient depuis la côte avec admiration et stupéfaction. Je n’imagine même pas ce que ces gamines ont ressenti en voyant une vraie les saluant. Effectivement, une seule sirène est en elle-même assez impressionnante mais 20, c’est déjà incroyablement merveilleux.

Edition : Vesséla Krastéva

Version française : Maria Stoéva