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L’unique „Ecole des lazarines“ est ouverte au musée „Etara“ à Gabrovo…

| Modifié le 16/04/22 à 10:19
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Photo: ЕМО „Етър“

La couronne fleurie d’une lazarine, jetée dans la rivière – c’est par ces mots que nous pouvons décrire une des plus jolies coutumes du printemps, que les Bulgares affectionnent tout particulièrement et qui est célébrée la veille du Dimanche des Rameaux. C’est la première des trois grandes fêtes chrétiennes liées au miracle de la résurrection de Jésus-Christ. Célébrée le samedi précédant le Dimanche des Rameaux, la fête de Saint Lazare, marque un tournant dans la vie des jeunes filles - de petites filles candides et douces elles se transforment en jeunes femmes attirantes et bonnes à marier. Sinon, les coutumes de la Saint Lazare donnent l’occasion de former des vœux de bien-être et de prospérité.


« Danse, danse, Lazare, c’est ta fête aujourd’hui, car demain c’est le dimanche des fleurs et ensemble nous irons en cueillir ». C’est ce que chantent les jeunes filles en interprétant le rituel qui peut être apparenté à un jeu de rôles.

Vêtues de leurs plus beaux atours, avec les tenues traditionnelles de la région de Gabrovo, portant des bouquets de fleurs printanières, cette année encore, elles seront nombreuses à défiler dans les rues du site ethnographique « Etara ». Et toutes ces jeunes filles en fleur représentent la seule et unique en Bulgarie « Ecole des lazarines », un projet qui voit le jour en 2010 dans un élan de pérenniser la tradition de la Saint Lazare, que nous présente Violeta Yanéva, coordinatrice de l’évènementiel au musée « Etara » :


„La coutume des lazarines est une forme de consécration. Comme un acte de communion quimarque un tournant dans la vie des jeunes filles - de petites filles candides et douces elles se transforment en jeunes femmes attirantes et bonnes à marier.“

La Saint Lazare est célébrée la veille du Dimanche des Rameaux, tout juste une semaine avant Pâques et les jeunes lazarines s’y préparent des semaines à l’avance, en répétant les danses et les rituels et en apprenant à confectionner des couronnes de fleurs printanières.

Violeta Yanéva poursuit son récit :

„Nous essayons de reconstituer de la manière la plus fidèle possible la coutume de nos anciens pour que les jeunes filles d’aujourd’hui connaissent mieux la tradition et en fassent partie, poursuit son récit Violeta Yaneva. – Ce qui caractérise les chansons des lazarines, c’est qu’il y a un chant pour chaque membre de la famille…que ce soit une jeune fille, un jeune homme, une jeune mariée. Il y a même des chansons dédiées au maire du village et au curé. “


La reconstitution de la coutume des lazarines est organisée au musée « Etara » devant un public toujours plus nombreux. Et après le spectacle, les lazarines bénissent en chanson tous les ateliers des artisans. La fête continue le lendemain, qui est le Dimanche des Rameaux.

„Les lazarines confectionnent des poupées en pâte à pain avant de se rendre au bord d’une rivière et d’en jeter des morceaux dans l’eau, histoire de voir lequel irait le plus loin. Dans certaines régions de la Bulgarie elles remplacent les poupées de pain par des couronnes de branches de saule. Et la gagnante est sacrée reine des lazarines, elle est censée protéger les jeunes filles du dragon. Elle transmet aussi son savoir-faire sur la coutume aux jeunes filles qui lui succéderont l’année suivante. La tradition initiale voulait que les jeunes filles ne pratiquent ces coutumes qu’une seule fois dans leur vie et l’on considérait même que si elles s’étaient soustraites pour une raison ou l’autre à ce rituel elles ne pouvaient pas se marier.

10 jeunes filles ont participé à la première édition de l’Ecole des lazarines. En 2019, elles étaient déjà 30 et aujourd’hui, elles sont plus de 50. Pour la première fois, les organisateurs ont décidé d’élargir la participation aux villes voisines de Gabrovo, en l’occurrence Drianovo et Tryavna.


„Dans la tradition, les lazarines avaient plus de 12 ans, mais nous acceptons à notre école des jeunes filles de 14 à 18 ans, et c’est la seule condition pour être des nôtres, dit encore Violeta Yanéva. – C’est une période charnière dans la vie d’une jeune fille qui devient une femme et qui se dit prête à avoir un amoureux, à se fiancer et à convoler en justes noces, comme disaient nos anciens. “

Toutes celles qui passent par l’Ecole des lazarines se voient décerner une attestation toute particulière, celle d’être des jeunes femmes bonnes à marier, ce qui bien entendu n’a qu’une valeur sentimentale…Un joli souvenir de jeunesse…

Crédit photos : Musée « Etara »



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