« Janvier – mois de Raditchkov » est le nom du projet par lequel plovdiv, la capitale européenne de la culture 2019 marque l’anniversaire de la naissance du talentueux narrateur. Il y deux jours, dans la Maison mexicaine de la Galerie d’art de Plovdiv a été inaugurée l’unique en son genre exposition de photographies d’archives de Raditchkov qui ne sont pas connues même pas par ses héritiers. L’exposition est intitulée « Les cours obscures » et évoque les voyages effectués par Raditchkov à travers la Sibérie au début des années 60 du siècle dernier. L’auteur y passe alors plusieurs mois et revient de là-bas enrichi par de nombreuses impressions qu’il essaye de relater dans ses notes de voyages du même nom. Conjointement avec les photos en noir et blanc est exposée pour la première fois une édition des notes de l’écrivain recueillies dans les dits « Cahiers sibériens ».
C’est un manuscrit qui lui sert de base pour le roman « Les cours obscures » mais qui peut aussi être lu comme un livre à part, nous raconte son petit-fils qui porte le même nom – Yordan Raditchkov.
Son voyage en Sibérie a été long et avait visiblement marqué toute sa vie et son œuvre. Ses notes sont aussi d’une profondeur et d’un humanisme extraordinaires, ce qui nous a emmenés à les exposer séparément de son roman sur la Sibérie. Le texte est non seulement d’une grande valeur artistique mais est aussi très précieux en raison du fait qu’il constitue la seule trace du processus de travail de l’auteur qui nous soit parvenue. C’est aussi la raison pour que nous nous décidions d’organiser cette exposition qui illustre quelques-unes des personnes et certains endroits décrits par Yordan Raditchkov dans son roman de voyage « Les cours obscures ». Pourront y être vues des photographies exceptionnelles prises par par un photographe inconnu en 1963. Certaines d’entre elles ressemblent à des compositions photographiques faites exprès, alors qu’en réalité elles sont tout à fait dues au hasard, ce qui les rend en effet très intéressantes. L’exposition a été présentée à Sofia il y a un mois mais nous n’avions pas alors eu le temps de préparer toutes les photographies. Actuellement à Plovdiv le voyage en Sibérie de mon grand-père est beaucoup mieux présenté et avec beaucoup plus de détails. Beaucoup de gens de toute la Bulgarie nous ont écrit après avoir vu l’exposition de Sofia et j’espère qu’elle sera également très appréciée à Plovdiv également et qu’elle poursuivra son parcours du pays durant toute l’année 2019.
Le vernissage de l’exposition a été accompagné de la projection du documentaire sur Yordan Raditchkov – « Les chroniques de Cherkasy ». La bande est créée en 1999 et c’est l’un des peu nombreux entretiens avec l’auteur qui fait part de ses réflexions au sujet du cinéma, du théâtre, de la littérature, des us et coutumes en Bulgarie.
Il y a une histoire qui est racontée dans les notes de voyage « Les cours obscures » qui est très facilement reconnaissable sur les photographies et que les admirateurs de Raditchkov reconnaîtront immédiatement – souligne le petit-fils Raditchkov et ajoute :
C’est une photo de mon grand-père qui est accompagnée d’une petite fille – une petite orpheline dont il est aussi question dans le livre. Elle a été adoptée par des éleveurs de cerfs dans le désert sibérien. Il s’agit de quelques personnes qui gagnaient leur vie sur les champs glaciaux de la Sibérie grâce aux milliers de cerfs dont ils prenaient soin. Ils avaient adopté la petite fille qui, elle aussi, apprenait le métier d’éleveur des cerfs. Sinon l’histoire du voyage de Raditchkov à travers la Sibérie est assez ordinaire et typique de son style. Dans les années 1962-63 une information circulait à l’Union des écrivains qui disait qu’on est à la recherche d’un écrivain qui se rende en Sibérie afin de décrite la vie des habitants de la région. C’était une pratique courante à l’époque mais les célèbres écrivains n’en avaient pas vraiment eu envie. C’est alors que Raditchkov décide de s’y rendre et de décrire par la suite son séjour de là-bas. Il y passe trois mois pendant lesquels il effectue de nombreux déplacements pour bien préparer ses notes. C’est ainsi qu’il a la possibilité de rencontrer des gens intéressants dont il garde d’excellents souvenirs et dans les âmes desquels il essaye de pénétrer dans le seul et unique but de pouvoir les présenter mieux dans son oeuvre.
L’exposition « Les cours obscures » sera ouverte aux visiteurs à Plovdiv jusqu’à la fin du mois.
Version française : Nina Kounova
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