C’est une figure emblématique de la culture nationale bulgare, directeur artistique d’un des ensembles les plus connus de musique traditionnelle, qui porte son nom. En 2018, Philippe Koutev aurait eu 115 ans, l’occasion de se souvenir de ce grand homme…
Né à Aïtos /littoral Sud de la mer Noire/, il fait ses études à l’Ecole de musique avant d’entrer au Conservatoire à Sofia. En 1930, à peine sorti de l’université, il est nommé chef de la fanfare militaire du 24e régiment d’infanterie à Bourgas. Dans la période 1935-1939, il est engagé à l’Ecole des officiers de réserve puis à l’Ecole militaire de Sofia où il compose activement. A 40 ans, il décide de consacrer le reste de sa vie à ce qui fut son œuvre magistrale, l’Ensemble folklorique à qui il donne son nom, une vraie pépinière de talents, chanteurs, danseurs et musiciens…Philippe Koutev sélectionne lui-même les artistes, les forme, et c’est avec eux qu’il défile sur les scènes d’Europe, Asie et Amérique. Lors de la tournée de l’ensemble en 1963 aux Etats-Unis, on peut lire sur les pages du « New York times » : On dit que le chantre Orphée est né en Bulgarie. Et il y a certainement du vrai, vu la qualité de ses chanteurs…
Eléna Koutéva, musicologue, directrice de l’Ensemble « Philippe Koutev » et fille du maestro se souvient :
C’était un pionnier, animé par l’esprit de la Renaissance. Il était un des administrateurs de l’Union des compositeurs bulgares avant de devenir son président. Ses collègues disaient qu’il a empêché par tous les moyens qu’un compositeur progressiste de l’époque soit poursuivi comme un « ennemi du peuple ». Et pourtant, l’époque était fort ténébreuse…Grâce à ses efforts, on voit apparaître des festivals pour promouvoir les chants et danses traditionnels bulgares, comme le Festival du folklore authentique à Koprivchtitsa ou les « Nuits du rossignol » à Aïtos, sa ville natale. En 1951, l’Ensemble qu'il dirige reçoit par décret un statut officiel. En 1956, l’Ensemble « Philippe Koutev » est la première institution qui réussit à franchir le « rideau de fer », et ses performances sont saluées par la presse anglaise, française et belge.
Eléna Koutéva se souvient aussi des conseils de son père, qu’elle applique scrupuleusement dans sa vie :
Dans la vie professionnelle, quoi que vous fassiez, restez fidèle aux valeurs esthétiques et éthiques. Respectez le folklore et ce qu’il véhicule, et protégez la création de nos anciens des dérives du mauvais goût. Le kitch est partout, évitez-le à tout prix. Si vous avez atteint un niveau élevé, gardez-le…Ne cédez pas aux tentations avilissantes…
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