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Réchauffement nucléaire entre la Russie et la Bulgarie: qu'en dira Bruxelles?

La semaine dernière deux événements ont provoqué un véritable réchauffement nucléaire dans les relations économiques, commerciales et politiques plutôt fraîches, ces derniers temps, entre la Russie et la Bulgarie. Nucléaire, car ces deux événements concernent l’énergie nucléaire bulgare qui en réalité est intégralement russe. On a d’abord signé un accord pour la prolongation de la durée d’exploitation d’un des deux réacteurs nucléaires de la seule centrale atomique bulgare au bord du Danube à Kozlodouy. Il est de fabrication russe et il sera maintenant modernisé par des Russes évidemment avec le soutien d’experts français. Il est fort probable qu’un accord semblable avec le groupe Rusatom-EDF soit signé pour le second réacteur également. On ne sait pas pour le moment combien coûtera la remise à niveau des équipements vétustes mais on sait qu’ils produisent l’électricité la moins chère dans le pays et qu’ils fournissent 33% de la consommation de courant électrique. Tout le monde s’est félicité et tout le monde a été content.
Un jour plus tard, un autre événement a provoqué des émotions non moins positives – la solution du contentieux entre la compagnie russe Atomstroyexport et la Compagnie nationale d’électricité bulgare (CNE). Il y a une dizaine d’années, la CNE avait décidé de ranimer un projet datant des années 80 du siècle passé pour la construction d’une deuxième centrale nucléaire dans le pays à Béléné; toujours au bord du Danube et avait commandé aux constructeurs russes de fabriquer deux réacteurs nucléaires. Par la suite, le Parlement bulgare a imposé un veto sur la poursuite du projet qui, entretemps, avait considérablement avancé du point de vue des infrastructures bulgares nécessaires et des équipements techniques russes. Les Russes ont fait ce qu’ils avaient à faire, ils ont construit les deux réacteurs et le temps est venu de présenter la facture. Oui, mais les Bulgares n’avaient ni l’argent nécessaire, ni besoin de ces équipements devenus absolument inutiles après l’enterrement du projet. Un tribunal arbitral international a condamné en juin la Bulgarie à payer plus de 600 millions d’euros aux Russes, en plus des dommages et intérêts pour chaque jour de retard. Cette semaine tout s’est terminé sur un happy end – les Bulgares ont promis de payer jusqu’à la mi-décembre, les Russes ont généreusement renoncé aux dommages et intérêts d’environ 50 millions d’euros et ils on même accepté de stocker dans leurs usines les réacteurs jusqu'à ce que la Bulgarie décide de ce qu'elle en fera. C’est maintenant le tour à Bruxelles de dire ce qu’elles pense de toute cette affaire, car en réalité les 600 millions d’euros à rembourser aux Russes ne sont qu’un emprunt gouvernemental à la Compagnie nationale d’électricité ce qui pourrait être considéré comme une menace à la libre concurrence qui pourrait faire l’objet de sanctions de la part de Bruxelles. Les Bulgares sont cependant optimistes sur le verdict de la Commission européenne, laissant même entendre qu’ils seraient prêts à payer des amendes pour ne pas manquer cette bonne occasion de renouer avec Moscou. Car quoi que l'on dise, il est vraiment difficile de sortir de l’orbite russe.




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