"Demandons à Sirak" - tel est l’intitulé de la série de débats organisés ce mois à la Galerie Nationale "Carré 500"qui attire notre attention. La critique d’art Boriana Valtchanova nous raconte en détails :
"Nous organisons des cycles de débats dans le cadre de l’initiative "Les experts parlent" dédiés aux différents artistes peintres. Une fois par mois, la Galerie nationale invite à discuter sur un problème, un peintre ou une collection de toiles de l’exposition permanente de "Carré 500". La première discussion était dédiée à Vassil Stoïlov suivi d’une conférence sur Jules Pascin. La galerie possède une des plus grandes collections de Sirak Skitnik – plus de 177 originaux. Elle recouvre toutes les périodes de sa vie créative – de ses débuts jusqu’à sa fin en 1943. Dans notre collection permanente nous avons 7 de ces œuvres".
Peintre, poète, critique littéraire et théâtral, directeur général et secrétaire artistique du Théâtre National, journaliste et premier directeur de la Radio Nationale bulgare, premier président de l’Union des peintres bulgares – derrière toutes ses étiquettes et fonctions se dresse la personnalité de Panayot Todorov Hristov – dit Sirak Skitnik /Orphelin errant en français/. Le mélange de talents, de créativité innovante et de l’impact irrésistible sur la culture bulgare de la première moitié du 20ème siècle en fait une figure exemplaire de notre vie culturelle. Né à Sliven il devient orphelin très tôt. Il commence son éducation au Séminaire, plus tard il part pour Saint Pétersbourg où il fait des études d’art. De retour à Sofia il débute comme poète. Il participe aux trois guerres – la guerre Balkanique, la Guerre interalliée et la Première guerre mondiale. Il est difficile de raccourcir son parcours. Pour cette raison nous demandons à Boyana Valtchanova de nous orienter comment le reconnaitre parmi les autres peintres bulgares, a-t-il une griffe personnelle :
"Dans son art il est très variable et provoque même de nos jours l’intérêt des chercheurs et des critiques. Il travaille dans différentes directions - art populaire bulgare, art nouveau, expressionisme. Je pense que c’est important de dire pour lui qu’il est non seulement peintre, mais aussi poète, critique d’art, premier directeur de la Radio Nationale bulgare. Une personnalité vraiment cosmopolite qui a laissée des traces profondes dans notre vie culturelle et publique. N’oublions pas qu’il était directeur artistique du Théâtre National. Au fil des années il illustre les poèmes d’Edgar Allan Poe, les balades de Theodor Trayanov et donne à l’illustration un souffle nouveau."
Malgré son érudition et sa présence dans la vie culturelle de la Bulgarie au début du 20eme siècle, quelques décennies après son décès, ses œuvres sont rarement exposées dans les galeries d’art publiques. Ses créations littéraires, critiques et théâtrales sont peu étudiées. L’explication de ce destin tragique de son héritage vient du fait que le gouvernement populaire voit en lui un réactionnaire dont les œuvres sont interdites au public. Aujourd’hui il sort de l’oubli pour nous rappeler "qu’il y a un art qui renait éternellement, nouveau et ancien à la fois, tout comme l’âme humaine qui est tour à tour empreinte de la jeunesse ou de la sagesse de l’âge ".
Version française : Yana Tomova
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