Evguénia Mikhaylova et Nathalie Atanassova font partie de la première équipe bulgare avec des ambitions de prendre part à la compétition internationale de biologie synthétique et d’ingénierie génétique iGEM qui se tient chaque année à Boston. Il s’agit d’une compétition d’étudiants de moins de 23 ans. Les membres de l’équipe bulgare comptant quelques 15 personnes se préparent dans le laboratoire spécialisé hi-tech du « Sofia Tech Park ». Etant donné que pour bien se préparer et pour participer au concours il faut beaucoup de moyens financiers et que l’équipe compte sur elle-même pour les trouver, Nathalie avoue que ce problème est très grave et dresse de sérieux obstacles:

« Pour nous inscrire à cette compétition nous avons eu à verser une taxe de 5000 dollars en échange de quoi nous avons reçu une boîte de substances biologiques sur lesquelles travailler. Beaucoup d’efforts ont été nécessaires pour collecter cet argent et nous sommes très reconnaissants à ceux qui nous ont aidés. En ce moment nous avons besoin de consommables biologiques, de substances chimiques, d’enzymes et de beaucoup d’autres choses encore pour pouvoir travailler. Nous avons déjà acheté une partie du matériel mais nous avons besoin d’encore beaucoup d’autres choses. Nous avons calculé un budget selon lequel nous avons besoin de 20 000 dollars supplémentaires. »

Dans presque tous les pays les équipes participant au iGEM sont organisées par les universités qui financent le concours, les professeurs interviennent comme des mentors et ce sont eux qui choisissent le sujet de la thèse. Evguénia Mikhaylova révèle que cela est impossible en Bulgarie en raison des finances limitées:

« Et pourtant, nous ne nous sentons pas découragées, bien au contraire, cela nous motive à montrer aux autres participants que même sans argent nous sommes capables de surmonter les problèmes et de donner un bon exemple aux étudiants bulgares pour les encourager à faire de la recherche chez nous. Il ne restait à peine qu’une semaine avant le délai final et nous avions commencé à perdre patience, mais quand nous avons vu l’argent arriver sur notre compte en banque nous avons repris des couleurs. Nous avons réalisé qu’on nous fait confiance et nous souhaitons transmettre cet espoir aux autres pour montrer que nous sommes capables de faire quelque chose.. » 

On peut trouver sur le site internet de l’equipe le numéro du compte en banque pour des dons en faveur des jeunes Bulgares. Ils sont dirigés par Boris Kirov qui est un professeur à l’Université technique de Sofia. Il a terminé ses études en Biotechnologies à la Faculté de Biologie de l’Université de Sofia et il a fait un doctorat en France. Il a formé l’équipe bulgare pour iGEM en 2012 en France et il a remporté plusieurs médailles. Le projet cette année de l’équipe bulgare est à la fois biologique et d’ingénierie. Ecoutons à ce propos les détails d’Evguénia Mikhaylova:

« Le projet porte le nom de Bactérie parlante. Imaginez un réacteur biologique et des cellules qui y vivent. Quelqu’un doit mesurer leurs indicateurs et voir de quoi ces cellules ont-elles besoin. Nous avons inventé comment ces bactéries pourraient annoncer ce dont elles ont besoin en produisant des signaux lumineux dont on mesure leur intensité. Le projet sera assorti d’une application. Il y aura également un système spécial qui permettra de nourrir à distance les bactéries. Tout cela semble très simple mais cela pourrait avoir des effets considérables dans l’industrie, la pharmacie plus spécialement. Au niveau de l’iGEM nous montrons en fait un modèle qui pourrait permettre à l’avenir à l’homme de communiquer avec les bactéries. »

L’équipe bulgare pour l’iGEM a l’ambition de prouver que malgré les grandes barrières et difficultés, on peut réussir en Bulgarie et montrer aux jeunes Bulgares qu’il vaut la peine de rester dans le pays. Et Evguénia Evguénia Mikhaylova de lancer un appel:

« L’époque des reproches et accusations doit prendre fin. Les jeunes doivent être plus actifs. Il ne faut pas mettre en avant les problèmes mais essayer de trouver des solutions à ces problèmes. Car la fuite n’est pas une solution… »

Version française : Vladimir Sabev