La croissance économique, la hausse des revenus et le meilleur niveau de vie sont impossibles sans des investissements. C’est une simple vérité qui est à la base de toute politique économique dans tous les pays du monde. Ce n’est certainement pas par hasard que chaque gouvernement s’efforce par tous les moyens d’attirer des investisseurs étrangers et d’encourager les investisseurs locaux en mettant à leur disposition différents avantages, des prestations gouvernementales et communales spéciales, des allégements fiscaux, etc.

Qu’en est-il en Bulgarie ? On vient d’apprendre que les investissements étrangers dans notre pays ont augmenté de 40% par rapport à l’année dernière. C’est une croissance impressionnante bien qu’en termes de chiffres absolus il s’agit de sommes bien modestes de l’ordre d’un milliard d’euros. Des investissements aussi dérisoires ne sont pas en mesure d’avoir un impact réel sur l’économie nationale, outre les quelques centaines de nouveaux emplois créés. Ce n’est certainement pas le bon moment pour essayer d’analyser les raisons qui suscitent un intérêt relativement faible de la part des investisseurs étrangers pour la Bulgarie. Mais il y a d’autres chiffres annoncés récemment qui nous obligent de tourner le regard vers les investissements domestiques et la demande intérieure. D’autant plus que de nombreux experts économiques estiment que l’accélération de la croissance économique dépend avant tout des investissements et de la consommation domestique. Mais les Bulgares, eux, ne se montrent pas très gourmands au niveau de la consommation et n’annoncent pas de sérieuses intentions d’investir dans le pays. C’est du moins ce qui ressort des derniers chiffres publiés par la Banque nationale de Bulgarie. Selon ces chiffres, l’épargne individuelle et professionnelle continue de progresser en atteignant déjà les 74% du PIB et la somme impressionnante de 32 milliards d’euros. En un mois seulement, ces économies ont augmenté de 190 millions d’euros ! Et cette somme, colossale pour la Bulgarie, dort calmement dans les comptes en banque sans même rapporter des intérêts, car ces derniers sont déjà en dessous d’un pourcent. Sur les marchés financiers développés il existe une multitude d’opportunités d’investir l’argent disponible, les comptes en banque n’étant qu’une de ces opportunités. Les assurances maladies et les fonds de pensions supplémentaires, les assurances Vie, les investissements dans l’immobilier, dans des titres corporatifs ou souverains, des investissements dans des métaux précieux ou des œuvres d’art et on en passe. On vous tente de partout avec des offres alléchantes pour investir votre argent et pour empocher des bénéfices par la suite.

En Bulgarie, tout cela existe aussi sur le papier, mais en réalité, dans les conditions locales de petit marché émergent, il s’agit d’une version bulgare mutilée des instruments financiers connus dans le monde. Et le plus important, c’est que les Bulgares ne maîtrisent pas encore cette culture financière et ne possèdent pas les capitaux nécessaires pour profiter de ces instruments. En vérité, il faut avouer que l’argent économisé est, dans la majorité des cas, largement insuffisant pour en faire autre chose que de le déposer en banque. De quels investissements, de quels fonds et de quels titres peut-on parler avec 1000 euros d’économies !?

Finalement on se retrouve dans un cercle vicieux – les Bulgares économisent car ils n’ont pas suffisamment d’argent pour investir et les investissements dans la croissance sont insuffisants car l’argent dort calmement dans les comptes en banque. Il est évident qu’il est absolument nécessaire de trouver une solution pour sortir de ce cercle vicieux. Et cela est tout à fait possible via les technologies numériques et les innovations. Mais dans ce cas-là, le rôle-clé revient à la bonne formation professionnelle et au savoir-faire de haut niveau, choses qui deviennent de plus en plus rares en Bulgarie.