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La remise en question du régime communiste en Bulgarie – sujet douloureux

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L'Ambassadeur d'Allemagne à Sofia Detlef Lingemann et le président Rossen Plévnéliev à l'inauguration de l'exposition.
Photo: BGNES

Lorsque fin d’octobre 1989 des milliers d’opposants au régime totalitaire en Bulgarie se réunissent au square devant la pâtisserie « Cristal » à Sofia, personne ne se doutait que juste quelque semaines plus tard le mur de Berlin serait démoli et que Todor Zivkov resterait à jamais dans l’histoire.  Depuis, plus de 25 ans se sont écoulés, la pâtisserie « Cristal » n’existe plus mais toujours autant de jeunes se donnent rendez-vous dans ce jardin emblématique de la capitale. C’est à eux notamment que s’adresse l’exposition  «  le Rideau de fer en Bulgarie » inaugurée lundi par le président Rossen Plevneliev et l’ambassadeur allemand à Sofia Detlef Lingemann. 

A l’initiative de la fondation politique allemande « Konrad Adenauer » en Bulgarie l’exposition montre des photos d’archives de la Stasi et de la Police politique bulgare de l’époque lors de l’installation de barbelés le long de la frontière bulgare ainsi que de rares documents concernant des fuites planifiées de citoyens de l’ex Allemagne de l’Est  via la Bulgarie vers la Grèce, la Turquie et l’ex Yougoslavie. 25 ans après la chute du communisme, beaucoup de faits du passé restent encore non élucidés pour le large public.  La remise en question du régime fait du sur place depuis plusieurs années. Lors de l’inauguration de l’exposition l’ambassadeur de l'Allemagne Detlef Lingemann a souligné l’importance des processus du passé dans le contexte actuel et a ajouté :

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« Les photos de cette exposition sont éloquentes – la frontière bulgare faisait partie d’un régime inhumain qui divisait non seulement l’Allemagne mais aussi toute l’Europe. » - dit Detlef Lingemann. - Désormais cette réalité appartient à l’histoire et avec la chute du mur de Berlin s’est également levé le rideau de Fer. Aujourd’hui l’Europe est réunifiée, la Bulgarie et l’Allemagne font partie de l’UE, nous circulons librement et avons accès à l’information. » 

Le président Rossen Plevneliev a lancé à plusieurs reprises l’idée de la création d’un musée « le 20e siècle bulgare » qui montrerait la vérité sur le sauvetage des Juifs, sur le fascisme et le communisme, sur les catastrophes nationales et la transition démocratique. Lors de l’ouverture de l’exposition, il a également souligné le fait que la prise de conscience de la dictature communiste dans les pays d’Europe centrale est en route depuis longtemps. 

« Je ne cesserai  de répéter que la transition prendra fin le jour où nous aurions classé une fois pour toute et de manière objective, le communisme au musée et dans les manuels scolaires. Les Bulgares ont toutes les raisons d’être mécontents et les hommes politiques leur sont redevables. 25 ans plus tard, on continue à maquiller la vérité et l’on tente de porter un regard quelque peu romantique encore sur cette période. Au bout de 25 ans de transition contrôlée les ex communistes ont eu le temps de retourner leur veste. En tant que capitalistes, ils opèrent aujourd’hui suivant  les mêmes méthodes alors que le peuple attend toujours son heure de vérité. Cette exposition va dans le sens d’une relecture correcte de l’histoire » - a déclaré Rossen Plevneliev. 

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La fondation « Konrad Adenauer » est un des moteurs du processus de reconsidération du régime en l’ex RDA et applique son expérience du début des années 90 dans les ex pays du bloc communiste. « En Bulgarie ce processus est d’une extrême lenteur » - estime le président de la représentation de la fondation à Sofia, Marco Arndt.  

« La raison résiderait dans le fait que très probablement, en Bulgarie il existe encore des milieux qui n’ont aucun intêret à ce que la vérité éclate au grand jour » - dit Marco Arndt.  « Une série de processus de la période postcommuniste du pays pourraient être expliqués par le prisme du passé communiste. Par exemple le passage de la propriété publique à la propriété privée dont l’ancienne nomenklatura a tiré pas mal de dividendes, et je pèse mes mots. Je me demande si la relecture du passé est un problème biologique, autrement dit si la Bulgarie changera de visage lorsque cette génération d’anciens communistes sera partie. Mais dans le même temps je n’exclus pas l’éventualité que l’ancienne élite puisse se reproduire. »   

Version française : Lubomira Ivanova

Crédit photos : BGNES



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