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Sofia cherche, mais ne trouve toujours pas d’alternative réelle au gaz russe

Photo: Archives

La semaine dernière le chef de la diplomatie bulgare Daniel Mitov a étudié lors de sa visite officielle en Slovaquie la proposition faite par ce pays sous le nom d’EASTRING, qui consiste à mettre en place un gazoduc par lequel l’Europe du Sud-est se verra approvisionner par l’Europe du Nord et de l’Ouest. Une alternative au projet russe abandonné de South Stream pour acheminer du gaz dans les Balkans. Le nouveau gazoduc commencerait en Slovaquie à sa frontière proche de l’Ukraine pour déboucher à la frontière bulgaro-turque. Près de la moitié du gazoduc passerait par les infrastructures existantes en Slovaquie et l'autre moitié, longue de 570 km, serait construite sur le territoire roumain. Il serait connecté au hub turc prévu par la réalisation du projet « Turkish stream » et permettrait des livraisons de gaz de la mer Caspienne, en passant par l’Irak, l’Iran et l’est du bassin méditerranéen.

De retour à Sofia, Daniel Mitov a désigné une équipe pour poursuivre le travail au niveau d’experts et nous avons appris hier, 8 mars, que la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie seraient proches de la signature d’un mémorandum prévoyant la construction de ce gazoduc alternatif qui pourrait être opérationnel en 2018 avec une capacité de 40 milliards de m³ de gaz naturel par an.

Un jour avant la visite de Daniel Mitov en Slovaquie, le premier ministre Boyko Borissov a étudié avec le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev l’idée du dégel du projet NABUCCO. Projet qui à l’instar de EASTRING approvisionnerait la Bulgarie en gaz non-russe. Boyko Borissov a précisé que cette question sera soumise à la Commission européenne, même si des experts se sont empressés de dire que le projet de gazoduc « Nabucco-Est » n’avait pas été suspendu par une décision politique, mais tout simplement parce que ses actionnaires en avaient décidé ainsi.

Il est tout à fait compréhensible pourquoi la Bulgarie cherche avec tant d’ardeur et de persévérance une alternative aux livraisons de gaz russe. Les autorités bulgares sont toujours hantées par le souvenir de la crise du gaz au cours de l’hiver de 2009 lorsque le différend entre russes et ukrainiens a fait grelotter le pays. Des négociations ont été engagées avec Athènes, on envisageait même la possibilité de recevoir du gaz d’Azerbaïdjan dans le cadre du projet de corridor Sud. Ainsi la Bulgarie a signé avec ce pays pour la livraison d’un milliard de m³ de gaz par an du gisement Shah Deniz dans la mer Caspienne, mais le chantier du futur gazoduc vient tout juste de commencer. Pour ce qui est des connexions gazières avec la Grèce et la Turquie, elles ne sont pas encore opérationnelles, même si on en parle depuis des années.

Les efforts de la Bulgarie de surmonter sa dépendance quasi-totale des fournitures de gaz russe sont aussi légitimes que compréhensibles, sauf pour la Commission européenne. Hier, l’édition électronique EurActiv proche de la CE a fait savoir qu’à Bruxelles un conseiller proche de la direction « Energie » aurait constaté ouvertement qu’il manquait à la Bulgarie une volonté politique pour construire des connexions gazières avec ses voisins et s’arracher ainsi à l’étreinte russe.

Bien plus, des contraintes au niveau des régulations empêcheraient le pays de mettre à contribution d’autres opportunités. Et puis, la Commission européenne aurait débloqué suffisamment de fonds pour le gazoduc qui devait passer par la Serbie, mais qui reste gelé par la faute des autorités locales. La situation serait identique avec la Grèce. Ce même expert européen n’aurait pas non plus caché ses critiques à l’égard des rapports entre la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie qui n’arriveraient pas à se mettre d’accord sur les nouveaux gazoducs. Bref et pour résumer, la Bulgarie devrait régler tous ces problèmes avant d’envisager une relance de « Nabucco ».

Les choses étant ce qu’elles sont, les perspectives d’une alternative aux livraisons de gaz russe restent toujours hypothétiques, du moins sur le court terme. Une chose est sûre, le dialogue avec les voisins doit être renforcé. Quant à l’alternative, elle pourrait se concrétiser sur le moyen terme, même s’il faudra payer le prix fort…

Version française: Sonia Vasséva



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