Quel sera le cap de l’économie bulgare en 2014 ? Sommes-nous à l’aube d’une époque de forte croissance, avons-nous tourné la sinistre page de la récession ? Autant de questions qu’il faut se poser en ce début d’année qui nous apportera, comme d’habitude, son lot de bonnes et de mauvaises surprises.

Renforcé par les épreuves de la transition démocratique au cours des deux dernières décennies, notre modèle économique (caractérisé par le respect rigoureux de la vertu budgétaire) a su surmonter d’innombrables obstacles et jouit, aujourd’hui encore, de fondaments solides. 2014 - début de la reprise économique ou année de vaches maigres, voici la réponse de l’économiste Rousslan Stéfanov de l’Institut d’études sur la démocratie :

« Les processus économiques doivent être analysés à l’aune des décisions politiques qui conditionnent l’évolution de l’économie. En ce sens, nous pourrons observer les conséquences de la baisse des tarifs de l’électricité pour les particuliers, de la réduction des recettes budgétaires (dont les répercussions ne se feront pas ressentir avant 2015) et des obligations placées par le gouvernement l’année dernière - une décision, qui aura à coup sûr un impact sur le long terme. En ce qui concerne l’hypothétique sortie de la crise - sur ce point, il faut reconnaître que  l’Europe avance en ordre dispersé, ce qui porte à croire que la croissance dans l’UE restera au même niveau que l’année dernière (aux alentours de 0,5%). »

Quel scénario pour la croissance de l’économie bulgare en 2014 ?

« Nous pouvons anticiper une timide hausse du PIB, sous réserve d’une évolution positive de la conjoncture au niveau européen. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre - nous sommes pour l’instant à l’abri d’un scénario catastrophe provoqué par un repli du Produit intérieur brut. »

Quelles seront les répercussions pour l’économie bulgare de la crise politique et institutionnelle qui secoue actuellement l’appareil d’Etat ?

« Depuis 2008, on constate une certaine émancipation de l’économie vis-à-vis des décideurs politiques. Les entreprises bulgares semblent assez autonomes dans leur gestion au quotidien, au point de surnager dans les passages à vide et les turbulences engendrés par les crises politiques. »

Les tendances positives seront-elles contrebalancées par les problèmes récurrents auxquels doivent faire face les entrepreneurs en Bulgarie ?

« Nos concitoyens pourront profiter à plein de la libéralisation du marché de l’emploi en Europe pour les ressortissants bulgares et roumains. Tout comme les entreprises, qui réalisent désormais une part considérable de leur chiffre d’affaires à l’export. Mais ces tendances positives se heurtent constamment aux obstacles créés par la lourdeur des procédures judiciaires et par l’omniprésence du crime organisé. »

Faut-il croire à une reprise durable ?

« En analysant les indicateurs macroéconomiques en Europe et à l’échelle mondiale, nous avons toutes les raisons d’espérer un retour de la croissance. »