A ce jour, aucune information ni statistique ne témoigne de tendances à l’appauvrissement des Bulgares à la suite de la crise économique mondiale. C’est ce qu’explique l’analyste économique Guéorgui Stoev, précisant que la crise ne semble pas avoir un gros impact sur la fortune des ménages bulgares au sens économique du terme, c’est à dire en terme de logement, de patrimoine, de vignobles, de terres, entre autres actifs. En clair, les propriétaires restent toujours en possession de leurs biens, même si leur valeur a chuté suite à la déflation généralisée. Et pourtant qu’en est-il du portefeuille des ménages bulgares ? La réponse de Guéorgui Stoev :
« La richesse cumulée des ménages, c'est-à-dire leurs avoirs financiers, mais aussi patrimoniaux est cependant ramenée à quelque 80 milliards d’euros, ce qui est essentiellement dû à la baisse des prix de l’immobilier, de l’ordre de 22%. Soit une réduction de 20 milliards d’euros calculés en termes d’indicateurs monétaires. Toujours est-il qu’avec le même argent, on peut acheter plus aujourd’hui, plus de produits, de marchandises, de services qu’il y a un an. Les liquidités rapportent aussi plus dans les dépôts bancaires, et ce pouvoir d’achat accru est dû à la déflation comme nous l’avons déjà dit. Concernant l’endettement des ménages, il s’agit de quelque 55% du portefeuille des ménages, ce qui est encore supportable compte tenu de ce qui se passe dans les autres pays du monde ».
Où sommes-nous justement pour cet indice ?
« En Bulgarie le ratio entre endettement et revenus est trois fois plus faible que dans les autres pays de l’Union européenne. En d’autres termes, l’Européen moyen est trois fois plus endetté et dans une situation inconfortable que le Bulgare, dans le contexte de la crise. Et l’on peut donc dire que nous serions moins touchés par les effets de cette même crise. Mais détrompez-vous, comme la crise vient surtout de l’extérieur, et même si nous sommes dans une position moins critique, il faudra quand même attendre le redressement et la relance des marchés américains, puis européens avant d’envisager une quelconque stabilité ».
Pour résumer, les Bulgares vivent aujourd’hui comme avant la crise ?
« Effectivement, les statistiques macro-économiques ne révèlent aucun changement. Le Bulgare d’aujourd’hui n’est pas plus pauvre ou plus difficile qu’il y a un an, dit encore Guéorgui Stoev. – A l’exception des secteurs dominés par l’Etat, tels que l’éducation et la santé publiques où les choses se détériorent d’années en année et où nous autres contribuables payons au prix fort…Mais grosso modo, on peut dire que les Bulgares ne se sentent pas plus pauvres qu’en 2008 ».
Version française : Sonia Vasséva
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