"C’est le lieu en France où nous formulons ensemble en bulgare l’avenir de nos enfants" : c’est ainsi qu’a décrit il y a un an dans un réseau social son lieu de travail Yanéta Dimitrova, adjointe au directeur et enseignante en langue et littérature bulgare à l’École bulgare « Ivan Vazov » à Paris. C’est une des 396 écoles bulgares dans le monde qui ont plus de 32 000 élèves.

Cette année les élèves de l’école "Ivan Vazov" à Paris sont au nombre de 160 de 16 pays, la moitié suivant une formation à distance. En mai prochain l’école fêtera ses 11 ans.

"On  se prépare à fêter notre anniversaire, mais il reste encore beaucoup à faire", dit Yanéta Dimitrova, révélant qu’on prépare une surprise pour une des personnes essentielles dans la vie des enfants - leur mère :

Chaque parent qui comprend que son enfant doit apprendre le bulgare a déjà fait un énorme pas en avant pour son développement. Cette langue est préservée en premier lieu dans la famille, en dépit des difficultés. La mère bulgare est une héroïne, surtout quand elle vit à l’étranger, parce qu’elle doit parfois surmonter des difficultés et des préjugés pour que son enfant puisse fréquenter une école bulgare. Le prochain facteur de soutien à l’apprentissage de la langue bulgare est l’école bulgare à l’étranger. C’est l’endroit où les enfants apprennent non seulement à lire et à écrire, mais nous leur inculquons la culture, les traditions, l’identité bulgare. C’est notre mission.

Yanéta Dimitrova vit en France depuis sept ans, ayant suivi son époux, médecin anesthésiste qui trouve un meilleur développement professionnel dans ce pays.

Comment je me sens ? Comme une Bulgare qui accomplit une mission. A mon départ de Bulgarie je me suis rendu compte que ma mission est liée à cette école bulgare et plus généralement à la langue bulgare, que je puisse partager avec les enfants ce que je sais et que je peux faire.

Yanéta Dimitrova est aussi un des principaux instigateurs du Concours littéraire international "La plume magique" que l’école bulgare "Ivan Vazov" à Paris organise pour la deuxième année de suite.

Les enfants aiment écrire sur des mondes merveilleux. Ils décrivent des animaux magiques qui font de bonnes actions. Les enfants croient en soi, ils croient dans le bien existant chez chaque être humain, et pas seulement humain.

Les résultats du concours devraient être connus début mai et les prix seront remis fin juin à Paris.

On ne peut pas stopper le temps. On ne peut pas forcer les Bulgares à rester en Bulgarie si quelque chose ne leur plaît pas ou s’ils pensent qu’ils ont de meilleures chances ailleurs. Mais nous pouvons et nous devons faire en sorte de rester Bulgares. Pour moi il n’y a aucun danger pour la Bulgarie tant que nous savons qui nous sommes et tant qu’il y a un endroit qui nous attire comme un aimant. Il y a des gens qui me disent que pour eux la Bulgarie c’est fini, que c’est une page tournée de leur vie et qu’ils n’y retourneront jamais, mais je ne les crois pas, dit Yanéta Dimitrova, en faisant cependant la distinction entre l’État bulgare et la Bulgarie comme pays natal.

Photos: Facebook/ Yanéta Dimitrova

Version française : Christo Popov