Abstrait, non-objectif, géométrique : un éventail de concepts sur lesquels se base l’art du 20e siècle. Ce qui prime c'est la liberté de l’auteur mais aussi de son public. L’abstraction géométrique confère des idées sans cependant recourir au figuratif et au symbolique. Cet art connaît un essor dans l’entre-deux-guerres en impactant différents domaines comme le design industriel, la typographie, l’architecture, voire la musique, la poésie et la philosophie du 20e siècle.
L’abstraction géométrique est bien connue et représentée aux Pays-Bas, en Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Hongrie, etc. mais pourquoi pas autant que cela en Bulgarie ? La réponse est à trouver peut-être dans le passé du pays et les obstacles qui se posent quant il s’agit de rattraper les sociétés démocratiques de l’Europe.
"En raison de la liberté de lecture qu’il offre, au sein de la tradition artistique, l’art géométrique reflète son degré de démocratie. Si nous, en tant que spectateurs, avons la liberté d’interpréter cet art, cela signifie que nous vivons dans un pays démocratique", c’est ainsi que le peintre Guéorgui Dimitrov explique le rôle de l’art dans un contexte social. En 2012 il crée l’association "nonsofia" dans le but d’apporter de l’aide institutionnelle à la promotion de l’art non-objectif, une première en Bulgarie.
"Car strictu sensu, c’est de l’art non-objectif. Les objets naturels n’y sont pas présents. C’est un terme qui est apparu il y a plus de 100 ans et qui est employé en Russie, comme en Allemagne et aux Pays-Bas", relate Guéorgui Dimitrov en mettant ainsi en relation le nom de la capitale bulgare et les tableaux, installations et sculptures abstraits exposés à la galerie d’art située 36, boul. "Alexandre Dondoukov" à Sofia ouverte sous préavis sur le site de l’association.
Après de longues années d’errances, Guéorgui Dimitrov est retourné dans son pays avec le seul but d’y frayer le chemin à l’art géométrique ce qu’il fait surtout grâce à la plateforme "nonsofia" et quelques éditions d’"Orthogonal", un symposium international d’art géométrique rassemblant des auteurs du monde entier.
Le public bulgare connaît déjà les aspects et les traditions de cet art, considère Guéorgui Dimitrov qui en plus d’être connaisseur et artiste, se pose en médiateur entre les artistes bulgares et étrangers."Une communauté petite mais forte et consolidée s’est formée autour de "nonsofia", indique-t-il en ajoutant :
"L’association "nonsofia" organise un forum national dédié à l’art géométrique ou encore l’exposition actuel "Gros plan sur les Pays-Bas". Nous avons en ce moment une exposition d’œuvres de10 artistes néerlandais ce qui veut dire que nous réalisons des échanges. Enfin et surtout, il y a des exportations d’abstraction géométrique bulgare. "Export : Bulgarie" a déjà eu 5 éditions et l’année dernière nous avons réussi à envoyer des œuvres bulgares à l’étranger à deux reprises. La galerie qui existe depuis 3 ans rassemble de jeunes artistes avec qui nous pouvons voyager à travers le monde et montrer la Bulgarie comme une scène émergente pour l’art géométrique. J’espère qu’un jour Sofia fera partie des capitales européennes de l’abstraction géométrique. Pour ce faire, il faut construire une tradition bulgare dans le domaine de l’art non-objectif."
"Ce n’est pas facile d’éveiller l’intérêt des gens pour quelque chose de peu connu mais j’ai déjà entrepris assez de mesures de promotion de l’art non-objectif : j’ai posé le socle d’un discours, un environnement, nous disposons déjà d’un espace physique qui met l’accent sur l’art géométrique", poursuit l’artiste.
"Une communauté s’est graduellement formée. Après 15 ans, cet art est devenu reconnaissable, voire reconnu. Dorénavant, les artistes en Bulgarie regardent d’un autre œil ces tableaux non-objectifs."
Photos : nonsofia.org, Instagram /nonsofiagallery, RNB - "Hristo Botev", archives personnelles
Du 4 au 6 avril, à Hissaria /Bulgarie du Sud / se tient la deuxième édition du Festival "DIOCLETIANOPOLIS - Carrefour du temps". La ville de Hissaria jaillit des ruines de l'antique cité romaine Diocletianopolis. Cette année, le festival place l'accent..
"Si la Bulgarie réussit à réaliser le projet "Saint Kirik et Sainte Yulita", cette île bulgare pourrait intégrer le patrimoine culturel et historique de l'UNESCO". C'est ce qu'a déclaré la vice-présidente Ilyana Yotova à Sozopol où elle a étudié avec le..
9 spectacles seront présentés sur 4 scènes, du 2 au 6 avril, lors du 5e Festival international du spectacle comique et satirique à Gabrovo. Deux des spectacles sont à participation internationale et sept sont entièrement bulgares. La participation..
Éric Chacour, écrivain québécois d’origine égyptienne, a été l’invité de Radio Bulgarie. Lauréat du Prix des 5 continents de la Francophonie 2024..