Un des secteurs en pointe pour la croissance des rémunérations et l’intérêt qu’il suscite de la part des demandeurs d’emploi en Bulgarie est celui des technologies informatiques. Et alors qu’avant la pandémie on embauchait sans être trop regardant sur la qualification et les connaissances pratiques des candidats, on ne sélectionne à présent que les postulants ayant les meilleurs diplômes et la plus grande expérience pratique.

Les offres de travail dans l’informatique sont actuellement 25% de moins qu’à la même période de 2023, constatent les sociétés de sélection de candidats. Les nouveaux arrivants qui souhaitent percer dans ce domaine doivent savoir que c’est à présent plus difficile à accomplir à cause de la demande réduite de personnel et des opportunités moindres pour une évolution professionnelle. Sinon, c’est un fait que les spécialistes confirmés en informatique n’ont pas de problème pour trouver un emploi.

« C’est la troisième crise majeure dans ce secteur d’activité. Quand j’ai débuté en 2002 c’était la fin de la bulle dot.com », note Emil Tanev, partenaire et associé dans une société de sélection du personnel pour le secteur des technologies informatiques :

En Bulgarie cette crise n’a pas été ressentie à cette époque, le problème venait du recrutement massif dans le secteur, surtout aux États-Unis. Ce grand nombre d’investisseurs a provoqué des déceptions au début des années 2000 et un net recul des investissements dans l’informatique. Nous avons appris ces choses-là avant tout par le biais des médias, parce que cette industrie était très jeune chez nous à l’époque. Les statistiques indiquent qu’on avait moins de 30 000 personnes employées dans ce domaine en Bulgarie, alors qu’aujourd’hui elles sont plus de 150 000. Pendant la crise de 2008-2011 on a également observé un certain ralentissement, mais comme les salaires en Bulgarie étaient sans commune mesure avec ceux de l’Europe occidentale ou des États-Unis, le secteur s’en est relativement bien sorti. Beaucoup de postes supprimés en Europe occidentale ou aux États-Unis demeuraient actifs en Bulgarie. Ce que nous voyons actuellement est nouveau pour nous. On voit des licenciements en masse, mais cela ne cause qu’un ralentissement du secteur, pas un effondrement.

Une des caractéristiques du secteur informatique est qu’une grande partie du travail est d’ordre pratique. Pour bien gravir les échelons il faut aussi de bonnes connaissances théoriques, mais beaucoup de gens arrivent dans l’informatique depuis d’autres domaines : mathématiques, géodésie, sciences humaines.

« Beaucoup de gens veulent travailler dans ce domaine, parce qu’ils ont une grande liberté et des possibilités d’horaires flexibles », explique Emil Tanev :

Ces derniers mois nous avons fait une étude de marché pour déterminer les tendances et aider nos clients avec les données collectées. Il s’avère que sur près de 200 compagnies sondées 44% continuent de recruter tous les mois, ce qui indique une bonne santé du secteur. Ce ne sont pas les niveaux d’embauche d’il y a deux ou trois ans, mais on recrute et c’est une tendance rassurante. Il y a eu ces dernières années une énorme demande de personnel et beaucoup de gens se sont recyclés pour faire de l’informatique, ce qui a eu un effet bénéfique. En raison du boum d’achats en ligne pendant et après la pandémie, on avait besoin d’une infrastructure importante, on a recruté beaucoup, dans certains cas même trop de gens et à présent la réaction se fait quand une compagnie réalise qu’elle a trop embauché. Cela rend les choses plus difficiles pour ceux qui ont moins d’expérience ou ceux qui veulent démarrer maintenant dans ce secteur.

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Version française : Christo Popov