L’année dernière, un personnage surprenant a rejoint le chœur féminin de musique traditionnelle "Shevitsa"/dentelle/ à Sofia : le chanteur d’un groupe de heavy metal canadien a pris sa place à côté des altos. Fabrice Petit a quitté son travail de rêve au Canada pour venir en Bulgarie et chanter des chants traditionnels bulgares. Après un séjour de 9 mois, il retourne en France mais avant de prendre l’avion il a accordé une interview à Radio Bulgarie pour nous dire ce qui l’a poussé à faire de la Bulgarie sa maison temporaire.
Né en France, Fabrice a vécu au Canada pendant 12 ans. Il a une double nationalité française et canadienne. A part l’anglais et le français, il parle japonais, espagnol, allemand, italien et portugais. Il a une très belle vie au Canada en travaillant le jour et jouant de la musique (il est le chanteur du groupe "Interdrive") et des jeux vidéo la nuit. Pour lui, en tant que gamer, être l’ingénieur du son du jeu "Assassin's Creed" de l’entreprise française "Ubisoft" est un métier de rêve. Quitter le Canada et son emploi était d’ailleurs une décision difficile mais il avait besoin de changement.
"J’en avais assez du Canada. Marre du froid et des longs hivers. Je voulais retourner en Europe sans pour autant être sûr si c’était en France que je voulais rentrer ou bien tenter quelque chose de nouveau."
La Bulgarie lui est apparue comme le contraire du Canada. Le climat est doux, il n’a neigé que deux fois pendant tout l’hiver. Fabrice aime bien Sofia, la capitale, de même que la nature hors des grandes villes. Il déguste avec plaisir les délicieux légumes du pays, il se sent bien dans ce climat doux entouré de personnes accueillantes dans ce pays des Balkans. Il se fait des amis : les jeunes femmes du chœur, les jeunes hommes de la salle de sport qu’il fréquente, ses anciens collègues de "Ubisoft".
Y-a-t-il quelque chose qui le choque en Bulgarie ?
Non. Un voyageur invétéré comme Fabrice Petit n’est pas facile à surprendre, à l’exception peut-être de la pop-folk, ce genre de musique très populaire, synthèse de rythmes balkaniques et des textes souvent très vulgaires, pas très apprécié par les Bulgares cultivés.
A part la pop-folk, aucun genre ne lui est étranger. Sur sa guitare acoustique, il revisite souvent toutes sortes de chansons, en fonction des désirs de ses abonnés sur les réseaux. "On me demande une chanson et moi, je l’interprète. Les demandes que je reçois sont d’ailleurs très variées : de Madonna au rock perse des années 70".
9 mois suffisent-ils pour maîtriser les chants traditionnels bulgares ?
Lors de son séjour en Bulgarie, Fabrice n’a presque pas manqué de répétition : il y va trois fois par semaine. Tous ces efforts sont couronnés de succès et pour le prouver il a même chanté une chanson dans le studio de Radio Bulgarie.
Ce qu’il y a d’étonnant chez Fabrice et sa musique, c’est qu’il aime la musique chorale traditionnelle bulgare et surtout les chœurs de femmes dès son enfance. Ce n’est donc pas dû au hasard s’il intègre le chœur "Shevitsa".
"Je les ai rencontrées il y a deux ans. J’ai toujours aimé la musique traditionnelle bulgare interprétée par des chœurs de femmes. Alors, quand je suis venu en Bulgarie je me suis dit : "Je voudrais écouter de la musique traditionnelle bulgare en live !". Vous savez bien que ce n’est pas la même chose que regarder des vidéos sur Youtube ou écouter un CD."
Fabrice trouve un moyen d’assister à une répétition et il en est ravi. Pour cette raison, quand il vient s’installer en Bulgarie en septembre 2023, il décide sur le champ d’intégrer ce chœur qu’il avait écouté deux ans plus tôt.
"Au début, j’étais un peu mal à l’aise quand j’ai vu qu’il n’y avait pas d’autres hommes. Je me demandais si je ne devais pas plutôt chanter dans un chœur d’hommes ou un chœur mixte. Mais en fin de compte, je m’y suis habitué."
"J’ai eu la chance d’assister à un concert du "Mystère des voix bulgares", un chœur très célèbre à l’international", poursuit-il. "Bien évidemment, j’ai également assisté à un concert de "Shevitsa" à Roussé. J’ai été très heureux de voir le spectacle après des mois de répétitions. C’était très intéressant de les voir vêtues de leurs beaux costumes traditionnels, observer tous les préparatifs, tout le travail derrière les coulisses. L’émotion était grande d’écouter la musique live car elle dégage une tout autre énergie sur scène."
Une fois retourné en France, Fabrice Petit a l’intention de chercher une chorale de chants traditionnels bulgares pour continuer d’étudier cette musique.
Quand il est arrivé en Bulgarie il ne savait pas combien de temps il y resterait. Il s’est "laissé porter par le courant". Neuf mois plus tard, quand il est temps de repartir, Fabrice est tranquille. Il retournera en France avec plein de belles impressions, de vécus du "mode de vie des Balkans" et surtout équipé de la plus importante des connaissances : savoir comment préparer une "salade chope".
Crédits photos : Facebook/ Fabrice Petit, archives personnelles
Fabrice Petit et ses amies de l’ensemble "Shevitsa" improvisent sur la version de If Tomorrow Never Comes de Ronan Keating :
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