Une nette majorité des jeunes Bulgares,  89%, envisagent de poursuivre leur parcours en Bulgarie dans les cinq ans à venir d’après une nouvelle étude de l’institut d’étude marketing JTN et la plateforme Bulgaria Wants You. On observe d’ailleurs une tendance toujours plus prononcée de retours de jeunes hautement qualifiés qui ont accumulé de l’expérience à l’étranger.

L’envie d’avoir autonomie vis-à-vis de ses parents, l’intérêt porté à la culture des pays étrangers et l’idée reçue qu’il suffit d’aller faire ses études en Europe de l’Est pour réussir sa vie, poussent beaucoup de jeunes Bulgares à quitter le pays en quête de nouveaux horizons, fait observer Victoria Pétrova dans son reportage sur la chaîne "Horizon" de la RNB. Elle nous fait rencontrer des jeunes qui ont préféré retourner en Bulgarie, dont Filip Yordanov. Diplômé d’un lycée aux Royaume-Uni, il a fait des études en Italie. A présent, il est analyste de données dans une entreprise américaine sur le marché bulgare.

"On me demande souvent pourquoi je suis retourné", indique Filip en ajoutant :

"La plupart des personnes qui me posent cette question n’ont jamais vécu ou fait des études ou encore passé plus de temps à l’étranger. Elles pensent qu’elles pourraient résoudre leurs problèmes en déménageant dans un autre pays, cependant la vie n’y est pas si différente de la vie en Bulgarie. J’habite ici car j’ai réussi à me construire un bon environnement, j’ai un bon travaille, les gens autour de moi s’épanouissent. Je n’ai aucun doute que si on le veut et on fait des efforts, on s’en sortira bien en Bulgarie", déclare Filip.

45 % des jeunes préfèrent travailler pour un employeur bulgare, leur nombre a ainsi augmenté de 5 % par rapport à 2023. Pétar Peytchev a fait des études aux Pays-Bas mais il vient de retourner en Bulgarie. Il est analyste financier dans une entreprise bulgare active sur le marché des capitaux en Bulgarie :

"Nous proposons des services bancaires de placement d’actifs, nous travaillons avec des entreprises bulgares. C’est une chose que je considère assez innovante. Pour être honnête, il y a un an, un an et demi, je ne savais pas que de telles choses existaient en Bulgarie, pourtant j’ai trouvé une occupation fascinante !"

En dépit des opportunités, ces jeunes gens sont parfois confrontés à des difficultés. Le secteur privé s’avère plus bienveillant que le secteur public. A leurs dires, il arrive souvent que l’administration et les établissements publiques ne publient pas les annonces de postes vacants ou bien les délais sont trop brefs. Qui plus est, les critères sont spécifiques et difficiles à remplir.

"J’aimerais voir plus d’entreprises bulgares sur le marché, pas autant d’entreprises internationales car nous avons beaucoup à montrer", déclare Pétar en énumérant certains des obstacles auxquels font face les jeunes Bulgares qui ont décidé de trouver un débouché à l’étranger :

"Trouver un logement, trouver un emploi, ce qui est très difficile en ce moment où moins d’emplois sont créés que remplacés. D’ailleurs, le milieu a beau être amical, comme c’est le cas des Pays-Bas, la société est différente, impénétrable. Il est difficile de la s’y adapter quand on a grandi en Bulgarie. La vision de la vie est différente. Retourner en Bulgarie et relever des défis peut s’avérer plus stimulant que rester dans un autre pays où l’on demeure un étranger, non seulement par rapport aux papiers mais aussi quant à sa façon de penser", conclut Pétar Peytchev.

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Edition : Vénéta Nikolova

Version française : Maria Stoéva

Photos : Bulgaria Wants You, Victoria Pétrova