La crise démographique en Bulgarie avance à grands pas et entrave le développement du business, phénomène observé aussi dans d’autres pays. Les travailleurs bulgares qualifiés vont dans d’autres pays européens, ce qui contribue à réduire nos effectifs. Plus de 70% des employeurs bulgares ont du mal à recruter. La pénurie de main-d’œuvre mène à une augmentation des salaires pour attirer du personnel. Les problèmes des employeurs n’en sont pas résolus pour autant, apprend-on à une rencontre consacrée aux « Solutions pour importer des travailleurs de l’étranger », organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de Bulgarie et la compagnie « Human Power BG », un médiateur entre les patrons et les demandeurs d’emploi. La conclusion des discussions à ce forum est que le problème peut être partiellement résolu en important de la main-d’œuvre du Népal, d’Inde et du Bangladesh.
L’idée n’est de faire du dumping dans les rémunérations, mais de faire en sorte qu’il y ait un confort stratégique aussi bien pour les travailleurs que pour l’employeur. Les Népalais s’attendent à être payés en Bulgarie 500 euros ou plus en fonction du poste, explique Slavi Slavov de l’agence de recrutement.
Il indique que dans beaucoup d’industries il y a des processus désagréables liés à de mauvaises odeurs, des températures élevées et d’autres facteurs qui font renoncer les travailleurs bulgares à y prendre part, mais sont importants pour la production. Un exemple en est la fabrication de bouteilles en verre dont le premier stade exige de travailler à des températures de 35-40°C dans des équipes de jour et de nuit. Le manque de volontaires pour cette première étape remet en question tout le cycle de production. Dans de tels cas une solution pour les employeurs pourrait être des travailleurs d’autres pays, lesquels seront contents de toucher un salaire plus élevé en Bulgarie et pouvoir envoyer de l’argent à leur famille.
L’expérience montre que les travailleurs des pays cités sont calmes, loyaux, obéissants et durs à la tâche. Ils s’adaptent vite au nouveau milieu et au nouveau travail. Un propriétaire d’une compagnie de crèmes glacées a de tels employés et à ses dires ils travaillent bien, sont bien intégrés à l’équipe et il se prépare à en augmenter certains.
Mais comment l’employeur peut-il être sûr qu’il embauchera un travailleur possédant les compétences requises ? Réponse de Slavi Slavov :
Pour certains métiers, les soudeurs par exemple, pour savoir si quelqu’un est capable, il faut le voir à l’œuvre. Quand le candidat se trouve à l’étranger, il n’y a pas moyen de le faire, sauf par vidéo. Cette vidéo permet à un représentant de la compagnie de vérifier les aptitudes du travailleur et décider s’il fait l’affaire.
Un des grands défis en ce moment est la lenteur du processus de recrutement de main-d’œuvre de l’étranger, souligne Slavi Slavov :
Les choses vont trop lentement, la procédure prend de 4 à 6 mois. J’espère que cela changera, parce que ce n’est pas normal. Les délais officiels sont bien plus courts : 14 jours à l’Agence de l’Emploi et 14 jours à la Direction à la Migration du ministère de l’Intérieur. Mais ils rallongent ces délais, parce qu’ils manquent de personnel qualifié et peut-être pour d’autres raisons.
La compagnie de sélection du personnel met à profit cette longue période pour préparer la documentation pour la formation de base des travailleurs en bulgare et la terminologie professionnelle qu’ils devront maîtriser. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bulgarie Tsvétan Siméonov souligne que les entreprises attendent du nouveau gouvernement des facilités pour l’importation de travailleurs, sinon la Bulgarie aura de plus en plus de mal à rattraper les autres économies européennes. La Bulgarie a signé des accords de migration de travail avec quatre pays : Israël, la Moldavie, l’Arménie et la Géorgie. Le patronat est d’avis que de tels accords avec davantage de pays contribueront à accélérer le processus de recrutement de main-d’œuvre et apporteront une certaine prévisibilité.
Photos: bcci.bg, BTA, pixabay, Facebook/HumanPowerBG
Édition : Migléna Ivanova, sur des articles de BTA et BGNES
Version française : Christo Popov
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