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Grâce à son rebec, Dimitar Gougov réinvente la musique ethno, rock et classique…

Photo: BTA

Le rebec /gadulka en bulgare/, est un instrument à cordes proche de la vièle, associé surtout au folklore et à son passé. En effet, adapter cet instrument à l’air du temps et aux styles et interprétations modernes de notre époque n’est pas chose facile, ce qui explique le peu de musiciens qui persistent à l’utiliser comme un instrument de musique capable d’ouvrir des portes sur l’univers.

Et c’est justement un de ces musiciens rares que nous voudrions vous présenter et qui, depuis 25 ans, réussit avec brio à valoriser sa gadulka … en France, mais pas que...


Compositeur, arrangeur, chanteur et joueur de gadulka bulgare au sein des "Violons Barbares" dont il est le fondateur, en Bulgarie, Dimitar Gougov a été le disciple d’un grand maître de la gadulka, Atanas Valtchev, et il a joué au sein du fameux ensemble "Philippe Koutev". Entre blues des steppes, folk balkanique et rock acoustique, le répertoire des "Violons Barbares" offre un condensé contemporain et sauvage de rencontres musicales rêvées sur la route de la soie et des épices.

Le concert de Dimitar Gougov à Sofia est ce 23 mai au Grand Auditorium de la Radio Nationale bulgare où il interprétera avec l’Orchestre de musique traditionnelle deux œuvres dont il est le compositeur.

Le 25 mai, Dimitar Gougov aura un concert à Liège en Belgique.

"Je suis originaire de Silistra, dans le Nord-Est de la Bulgarie, qui n’a en aucun cas déterminé le choix de l’instrument sur lequel je joue depuis des années", nous a confié Dimitar Gougov et d’ajouter :

"Du côté de Silistra, dans la plaine de la Dobroudja, le rebec est plus petit, contrairement à celui de la région de la Thrace qui est plus volumineux et qui fait son apparition dans les orchestres après les années 30 du siècle dernier. Le rebec, comme vous savez, appartient à la famille des instruments à cordes et à archet, comme le violon, mais il a 10-11 cordes pour ainsi dire caduques, sur lesquelles on ne joue pas. Au total, ses cordes sont au nombre de 14, c’est-à-dire que l’archet ne glisse et produit des sons que sur trois d’entre elles. Les 10-11 cordes qui ne sont pas sollicitées produisent toutefois un effet de réverbération, comme un écho qui fait durer et amplifier le son."

Dimitar Gougov a été invité par Christian Nédeltchev, producteur de musique traditionnelle à la Radio nationale bulgare, qui suit depuis des années sa carrière sur les scènes mondiales. Alors il décide de l’inclure dans le programme du concert "Musique en portraits", consacré à des Bulgares qui développent la tradition du folklore bulgare à l’étranger :

"Je vais interpréter deux de mes compositions dont une, en solo, dédiée à ma fille Hélène, mais c’est pour la première fois que je jouerai avec l’Orchestre de musique traditionnelle bulgare de la Radio nationale bulgare. Son arrangement est dû à Guéorgui Andréev. La deuxième pièce a pour titre "Cast Out The Demon" /Chasser le Démon/ et elle est inspirée d'un rituel censé chasser le Démon du corps de l’homme. Une vraie cérémonie d’exorciste qui fait que les danseurs forment un cercle autour du malade, hanté par le Démon….La musique est un langage universel et il n’y a pas besoin d’être un grand connaisseur pour apprécier cette interprétation.




Dimitar Gougov est surtout connu comme le fondateur du trio "VIOLONS BARBARES", qui a un franc succès en Europe. Il a pour partenaires le Mongole Dandarvaanchig Enkhjargal qui joue du morin khoor /vièle à tête de cheval/ et du percussionniste, Fabien Guyot.

"Les "Violons barbares", c’est ma formation et ma musique ! D’où vient son nom ? C’est simple. C’est parce que les Bulgares et les Mongoles ont été traités de barbares par les Grecs. Or nous, nous sommes des "violons", car nous jouons d’instruments à cordes. Bref, les "Violons barbares" sont porteurs de notre message que vous découvrirez à travers nos interprétations. Et comme le violon est tout sauf un instrument barbare /c’est un instrument délicat et raffiné conçu pour l’aristocratie italienne/, vous vous retrouverez face à un paradoxe, qui attise la curiosité du public. Quand nous avons commencé les premières répétitions, on s’est dit que notre musique sera du rock. Et le résultat a été plutôt concluant, car depuis lors, nous sommes invités en permanence en Europe à des festivals de tous genres – folkloriques, de musique classique, ethno, rock, voire même du metal."


Crédits photos : BTA, RNB, archives personnelles, Kamen Minkov



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