Cette année le lauréat du prix "John Atanasoff" (l’inventeur américain d’origine bulgare du premier ordinateur électronique), qui récompense de jeunes scientifiques bulgares dans le domaine de l’informatique, est Marin Boukov, 34 ans. Le prix lui a été remis par le président Roumen Radev. Marin Boukov alterne entre les algorithmes spécialisés, les simulations, les technologies quantiques, les idées d’apprentissage automatique pour physiciens et l’enseignement.
Il faut consacrer suffisamment de temps pour parvenir au succès et le temps est la seule ressource que je n’ai pas trouvé le moyen de générer, dit Marin Boukov, décrivant son parcours académique :
J’ai terminé mes études secondaires au Lycée allemand en 2008, ensuite j’ai décroché des licences en physique et en mathématiques à l’université « Ludwig Maximilian » de Munich. Après j’ai fait ma maîtrise et mon doctorat à l’université de Boston, suivis d’un post-doctorat. Actuellement je dirige un groupe de recherche à l’Institut de physique de systèmes complexes « Max Planck » à Dresde.
Les textes scientifiques de Marin Boukov sont cités près de 2500 fois dans la base de données bibliographique Scopus d’articles publiés dans des revues scientifiques. Son principal sujet d’intérêt est l’élaboration et l’utilisation d’intelligence artificielle dans les technologies quantiques. Il a créé la première application d’algorithmes utilisant une IA en apprentissage automatique pour contrôler et manipuler des systèmes quantiques en interaction forte en état d’équilibre et hors d’équilibre. Voici ce qu’il dit à propos des applications pratiques de ses inventions :
Les technologies quantiques peuvent avoir des applications assez variées. Elles peuvent par exemple mener à une importante percée dans l’accélération de certains algorithmes. Dans la cryptographie les technologies quantiques devraient amener de nouveaux crypto algorithmes et de nouvelles façons de conserver et protéger l’information. Les simulations quantiques devraient générer une percée en physique quantique, surtout pour la synthèse de nouveaux matériaux aux propriétés prédéterminées. Même chose pour la chimie quantique dans la pharmaceutique et la création de molécules qui mènent à la synthèse de nouveaux médicaments. On pourrait dire que c’est la feuille de route des 50 à 100 prochaines années.
Marin Boukov est aussi un enseignant, y compris en Bulgarie, où il a organisé en 2020/21 un cycle de conférences à l’Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid », qui faisait partie d’un programme de maîtrise en IA et divers programmes de physique.
Y a-t-il un chemin de retour en Bulgarie ? « J’étais déjà ici il y a deux ans, quand j’ai essayé de mettre sur pied un groupe de recherche scientifique », répond Marin Boukov. Le cadre légal dans notre pays empêche cependant le développement de groupes de recherche compétitifs du type de ceux avec lesquels il travaille.
Marin Boukov poursuit sans relâche ses rêves et ses buts, ce qui lui a valu, entre autres, le Grand prix « John Atanasoff » qu’il obtient au moment où nous fêtons les 120 ans de la naissance de l’inventeur de l’ordinateur électronique.
Ce prix est une grande reconnaissance de mon travail, mais aussi du travail de tous mes collaborateurs scientifiques et des étudiants qui travaillent avec moi, dit Marin Boukov.
Version française : Christo Popov
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