On dit que le meilleur tabac de Bulgarie était produit dans le Rhodope oriental et plus précisément dans les environs de la ville d’Ardino. Il était surtout destiné à l’exportation et recherché par les plus grands vendeurs comme Philip Morris. Cette tradition de la culture du tabac en Bulgarie, qui existe depuis près de deux siècles, est aujourd’hui en passe d’entrer dans l’histoire. Cela fait presque une décennie que les habitants d’Ardino ont trouvé d’autres gagne-pains et plus personne ne cultive du tabac dans les champs.
Pour préserver cette partie de l’histoire liée à ce gagne-pain jusqu’à récemment traditionnel de la région, le Musée d’histoire de la ville accueille depuis le 11 août une collection entièrement consacrée à la culture du tabac.
La ville en est fière à juste titre : dès le début du XXe siècle la région d’Ardino devient une des plus importantes dans la culture du tabac du district. Dès le départ il y avait là-bas deux grands entrepôts de transformation du tabac et après 1944 on y construit une importante fabrique. « D’après certaines sources, la région d’Ardino devient la meilleure du district de Kardjali dans la production de tabac », dit le conservateur du musée Taner Tchobanov.
La culture du tabac était un véritable travail d’esclave, les gens se levaient avant l’aube pour aller aux champs cueillir les feuilles. Quand le soleil commençait à taper fort, ils rentraient chez eux, mais pas pour s’y reposer, ils se mettaient à enfiler les feuilles de tabac en chapelets. Le goudron rendait leurs doigts si noirs qu’ils n’arrivaient pas à les laver. Jusqu’il y a dix ans toutes les familles sans exception cultivaient le tabac. Il a été apporté dans nos terres par des habitants locaux ayant travaillé dans des entrepôts à Xanthi. Ils transportent des graines de tabac en Bulgarie en secret, parce qu’au début du XIXe siècle l’Empire ottoman interdisait aux musulmans de cultiver le tabac. Nous avons de très bonnes conditions pour la culture du tabac. Nos champs sont petits et éparpillés, mais le sol est extrêmement approprié et c’est pourquoi on y a cultivé du tabac en masse, surtout des variétés orientales et plus tard du « Kroumovgrad », raconte Taner Tchobanov.
Les premiers documents sur la culture du tabac à Ardino remontent à 1847 quand cette localité s’appelait Egri déré. Le Français Auguste Viquesnel fait la première description détaillée des Rhodopes dans ses carnets de voyage et mentionne le tabac produit dans cette région dans un rapport au directeur général de la Régie des tabacs de Paris.
Une si riche histoire mérite suffisamment de place pour être partagée dans de bonnes conditions. C’est pourquoi, à la proposition de la municipalité, tout le deuxième étage du Musée d’histoire régional, qui servait jusque-là d’entrepôt, est désormais consacré au Musée du tabac.
« Avant de créer ce musée nous avons visité plusieurs villages des environs de Kroumovgrad où l’on cultive toujours le tabac, et des villages plus proches qui le faisaient auparavant », dit Taner Tchobanov.
Notre but est qu’en entrant dans le musée, le visiteur puisse voir toute la chaîne de production, du labour des champs et les semailles à l’achat du produit fini des entrepôts, en passant par la cueillette, le séchage et tous les autres processus. Dès les premiers articles sur le musée dans les médias nous avons été contactés par plein de gens, spécialistes de l’étude du tabac sur nos terres et simples producteurs. Tous ont fait part de leur désir de nous aider. J’espère donc que le Musée du tabac à Ardino deviendra dans pas plus d’un an ou deux une des collections de musée les plus attrayantes de Bulgarie.
Version française : Christo Popov
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