Il est difficile de dire où commence une crise. Très souvent une petite erreur d’algorithme risque de provoquer l’effondrement de tout un système. Au cours des dernières années, nous avons appris à vivre dans une crise permanente – politique, sociale, écologique, existentielle. C’est comme si nous avions atteint le moment où le message « Error » ne provoque plus de questions relatives au problème, à son approfondissement et son importance, mais que nous sommes tout justement obligés de chercher la fonction « escape room », « shortcut » /raccourci/ et même que nous décidions de rester dans la zone du confort du problème et apprenons à vivre en sa présence comme s’il avait toujours fait partie de nous-mêmes. Ce genre de réflexion est au centre de la 7e édition de l’exposition « Art Start » par laquelle l’Institut Goethe et la galerie « Credo Bonum » à Sofia poursuivent la tradition de sélection et présentation de jeunes peintres dont la carrière mérite d’être suivie au cours de l’année 2023.
Le thème « Error » …message delivered » a ainsi interpellé 11 créateurs bulgares du domaine visuel pour interpréter à leur manière l’insécurité permanente en reconsidérant ce qui reste futile et superflu, grâce aux moyens de l’art moderne.
Quant au projet « Art Start », tout commence comme un jeu en 2017, l’Institut Goethe ayant un créneau dans son programme événementiel qu’il décide de mettre à la disposition des artistes, nous raconte un des créateurs du projet,la critique d’art Vesséla Nojarova.
Dès la première édition d’Art Start,on y voit les créations de peintres remarquables dont les noms sont parmi les plus connus en ce moment en Bulgarie, a déclaré sur Radio Bulgarie Mme Nojarova. Elle ajoute qu’en 7 ans, le projet a offert la possibilité de participer à plus de 90 jeunes peintres dont environ 20 ont déjà une sérieuse carrière aussi bien en Bulgarie qu’à l’étranger.
Ce fait leur donne confiance en leur talent qui mérite d’être apprécié. Beaucoup d’entre eux vivent et font des études à l’étranger, ce qui est déjà phénoménal. La vérité est que le système d’études artistiques bulgares ne réussit pas à créer un produit suffisamment concurrentiel aux tendances mondiales dans le domaine de l’art.
Il existe également un déficit de critiques d’art et théoriciens, déplore aussi Vesséla Nojarova en insistant toutefois sur le fait que nos peintres sont extrêmement actifs.
J’ai constaté un boom spectaculaire de l’art en Bulgarie au cours des deux à trois dernières années. A Sofia, par exemple, vous pouvez assister au vernissage de 5 expositions en un jour. Beaucoup d’auteurs de l’étranger souhaitent venir en Bulgarie pour exposer leurs œuvres car actuellement notre scène artistique est très ouverte.
Pour la première fois depuis le début du projet « Art Start » Vesséla Nojarova observera juste comme spectatrice et spécialiste l’exposition en question. Cette année la sélection d’auteurs est confiée à deux jeunes artistes – Sofia Dimova et Pavel Naydenov. Ce dernier est également musicien qui vit à Vienne.
Sofia Dimova termine ses études à l’Académie des Beaux-arts "Minerva" à Groningue aux Pays-Bas mais revient en Bulgarie l’année d’après.
Malheureusement je n’ai pas pu m’y habituer mais cela a cependant été une aubaine pour moi – déclare spécialement sur Radio Bulgarie Sofia Dimova. Par l’exposition « Art Start » j’ai donné une possibilité d’expression à certains de mes collègues que j’ai toujours admirés et qui arrivent enfin à exposer en Bulgarie.
Quant à l’exposition à Sofia cette année, Sofia Dimova souligne qu’on pourra y voir les œuvres de nombreux jeunes et talentueux créateurs bulgares qui vivent et travaillent actuellement en Occident.
Quels sont les jeunes bulgares qui méritent notre attention cette année ? La réponse sera donnée par l’exposition « Error…message delivered » qui fait partie du projet « Art Start 2023 » et qui sera inaugurée ce 16 juin, parallèlement à la Galerie « Credo Bonum » et à la galerie de l’Institut Goethe de Sofia.
Version française : Nina Kounova
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