"Notre travail est extrêmement agréable car, à la différence de celui des architectes, nous travaillons avec des végétaux vivants qui changent chaque saison, ainsi qu’au fil des années – raconte sur Radio Bulgarie l’architecte paysagiste Alexandre Nédev. – L’arbre que tu as planté dans un parc ou jardin est très agréable à voir dans 2, 5, 10 ans. Les premiers arbres que j’ai plantés ont déjà plus de 15 ans. Chaque professionnel en ressent un frisson, ce qui l’attire sensiblement dans son travail – de voir notamment aujourd’hui et demain le changement qui se produit à propos de son "œuvre".

Avec Alexandre Nédev nous avons abordé le sujet relatif à l’aménagement paysager de Sofia et aux problèmes auxquels nous nous heurtons à cause du mauvais entretien des espaces verts.

"Sofia se développe d’une manière toute particulière. Il n’existe réellement pas de territoires libres dans la partie centrale de la ville qui pourraient désormais être transformés en espaces verts. Je m’intéresse pourtant beaucoup aux grands espaces verts. Ce sont eux qui créent la sensation de nous trouver dans un milieu urbain vert -  explique l’architecte paysagiste.

Selon lui, l’aménagement paysager a également un sens écologique mais la thèse qu’il évoque diffère toutefois de la thèse ordinaire. A ses dires, non seulement les arbres ne sont pas le principal digesteur de particules de poussière et de dioxyde de carbone dans une ville, mais une autre chose n’est pas non plus à sous-estimer : c’est que des années passent jusqu’à ce qu’un arbre grandit et se développe. C’est la raison pour laquelle on mise surtout sur les arbustes. 

"Ce sont les massifs d’arbustes qui sont en mesure d’absorber une énorme quantité de particules de poussière et de dioxyde de carbone, ce qui est notre principal objectif. Il ne faut pas non plus oublier que le développement complet d’un arbuste ne prend que de 3 à 5 ans, alors que celui de l’arbre est un processus de loin plus vaste. Nous avons actuellement de gros problèmes avec la pollution. Cela signifie qu’il faut chercher des variantes de planter sur une bonne partie des territoires des massifs d’arbustes dont le but serait d’isoler les quartiers du trafic et de la pollution en général. Dans de nombreux cas, l’entretien des plantations d’arbustes en milieu urbain risque de provoquer cependant sa destruction".

"Il est également impératif que les toitures soient dotées d’une très bonne isolation hydraulique. Dans ces cas, la verdure pousse en hauteur et les espaces verts qui initialement entouraient les immeubles ne se perdent pas. Il est même possible d’y créer des lieux de loisirs, une sorte d’oasis avec des piscines et autres. Ceci demeure toujours difficile à réaliser en Bulgarie en raison des règlements normatifs et de son important coût. Actuellement ce n’est autorisé qu’au centre-même de la capitale". 

Version française : Nina Kounova