La Résurrection est le cœur de la foi chrétienne au point que Saint Paul puisse dire : "Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide".
Nous ne pouvons pas nous représenter la résurrection car elle suppose le bouleversement des lois de la nature et échappe à notre perception. On parle à ce propos d’événement transcendant. Les évangiles ne décrivent jamais la résurrection. C’est un acte de Dieu qui échappe à l’homme.
La Résurrection du Christ donne sens à l’Histoire : c’est l’événement qui a changé la face du monde en nous révélant le visage d’amour de Dieu, mais c’est la rencontre du Christ qui donne son sens à notre vie. C’est lui, Jésus, que ses disciples viennent chercher au tombeau ; c’est lui, Jésus Vivant et ressuscité, qui se manifeste à eux, portant les traces glorieuses de sa Passion. Notre relation au Christ est le feu de notre cœur, le feu de l’amour de Dieu, qui brûle en nous comme le Buisson ardent, sans consumer. "Venez, vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer". "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos".
"Je suis la lumière du monde", dit Jésus. Nous étions perdus. Le Christ est venu nous révéler en notre chair qui nous étions, quelle est notre humanité, quel est le sens de notre vie : vivre de l’amour de Dieu en sa divine, éternelle et très Sainte Trinité. Chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la Croix, brûle en nous ce cri d’amour : il est Ressuscité ! Pour que nous vivions du feu de l’amour de Dieu !
Selon Krassimira Dragouléva, pédagogue…
"La résurrection du Christ s’opère à une période de renaissance de la nature, mise en valeur par la beauté des fleurs printanières et ce n’est pas par hasard. Nous aussi, à l’instar de Jésus, nous devons vivre une forme de résurrection. D’ailleurs, selon l’église orthodoxe, ce n’est point la Nativité du Christ, mais bien sa Résurrection qui est la plus grande des fêtes chrétiennes. Une période d’espérances et de promesses d’un avenir meilleur. Quant à savoir si nous aimons Dieu et si nous croyons en lui, chacun a la réponse à ces questions. Mais une chose est sûre, Pâques est un moment de joie et de partage universel…"
La Résurrection est aussi connue en Bulgarie comme la Fête des fêtes, car elle consacre la victoire sur les ténèbres et les souffrances, endurées par Jésus-Christ. Qu’on soit heureux ou malheureux, à Pâques on essaye d’oublier ses rancœurs et douleurs et de chercher à rendre le sourire aux autres. "Je dirais que c’est une forme de sacrifice et de don de soi, à l’instar du Christ", nous confie le père Boris Borissov de l’église de la "Sainte Transfiguration" à Sofia et d’ajouter :
"Chacun de nous traverse dans sa vie des moments d’épreuves et de souffrances, et c’est peut-être le moment de se tourner vers Dieu et d’implorer sa clémence. Tous ces sentiments échappent à la raison, même si cette remise en question nous fait aboutir à la résilience. Même malheureux, nous ne devons pas oublier les preuves d’humanité et trouver la force de nous élever par la dignité au-delà des malheurs."
En effet, chacun doit porter sa croix en toute sagesse, car c’est une forme de contribution à la résurrection du Christ :
"Comme le dit si bien Jésus-Christ "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.…" L’église focalise justement notre attention sur cette vérité et nous incite à suivre l’exemple de Jésus-Christ, dit en conclusion le père Boris. - Suivre l’exemple en donnant l’exemple aux autres, en combattant son propre égoïsme, ses appétits mercantiles, sa veulerie et sa mesquinerie. Ainsi seulement, nous pourrions nous rapprocher de Dieu en restant fidèles à ses commandements qui constituent la base de notre vie de chrétiens."
Photos : Darina Grigorova, archives personelles
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