Alors que le président Roumen Radev a annoncé que le 3e et dernier mandat en vue de la formation d'un gouvernement sera remis au Parti socialiste, la crise politique en Bulgarie est loin d'être résolue. Une chose est sûre, les espoirs de "Bulgarie démocratique" de tenter sa chance ont été brisés...
Rappelons qu'il y a quelques jours, le coprésident de "Bulgarie démocratique" /BD/ Hristo Ivanov avait qualifié d’ "hypothétique" la possibilité que sa coalition forme un gouvernement soutenu par GERB et "Poursuivons le changement" /PlC/ suite au refus de chacune de ces trois formations politiques de faire des compromis. Il y a quelques jours encore Ivanov avait proposé un gouvernement avec un mandat de BD si GERB et PlC parvenaient à s’entendre et avait même prôné "un cabinet technique autour de 5 objectifs". Le leader de GERB Boyko Borissov avait promis de soutenir un cabinet avec Hristo Ivanov comme premier ministre, rejetant toutefois toute possibilité d’accord avec PlC. Le coprésident du PlC Kiril Petkov avait déclaré de son côté qu’une alliance avec GERB pour le troisième mandat était impossible.
Ce qui suit :
Le sociologue Andrey Raytchev a évalué à 10-20% la probabilité de composition d’un gouvernement avec ce troisième mandat. Selon lui c’est de Hristo Ivanov que dépend la sortie de GERB de l’isolement et la légitimation de Boyko Borissov et c’est pourquoi ce dernier cherche une alliance avec BD. "Tout ce qui reste à faire à Borissov est de supprimer le lien entre PlC et BD", dit Raytchev, notant cependant qu’il faut prendre en compte les élections municipales à l’automne.
"Sofia sera la grande bataille de BD à ces municipales. Cette coalition ne peut pas gagner une majorité au parlement, mais remporter les élections dans la capitale est un objectif réaliste. Cela fait 18 ans qu’ils n’ont pas eu le pouvoir à Sofia et ils pourraient le récupérer, à condition de s’allier avec PlC. Ce qui veut dire que les relations entre BD et PlC doivent être au beau fixe".
La sociologue Boryana Dimitrova qualifie d’ "infinitésimale" la probabilité de voir un gouvernement avec le troisième mandat étant donné le niveau de confrontation actuel.
"Avant même la remise du premier mandat tout le monde commentait ce qui se passerait avec le troisième. L’échec du premier et du deuxième semblait un fait accompli. Dans une conjoncture emplie de crises la Bulgarie est sans gouvernement régulier depuis déjà six mois et cela va continuer dans les mois qui viennent. C’est un signe de crise grave du système politique. D’autre part, je ne vois rien dans le comportement des politiques de ces dernières semaines qui pourrait suggérer la constitution d’un cabinet."
Selon le politologue Ivo Indjov un gouvernement aurait été plus facile à former avec le mandat de "Bulgarie démocratique" et la coopération tacite entre GERB, le Mouvement pour les droits et libertés, le PS et "Essor bulgare".
"Le prix à payer aurait cependant été une nouvelle confrontation politique acharnée et une scission de la communauté libérale-démocratique. Mais nous devons aussi analyser les perspectives pour les élections municipales, qui sont inévitables, contrairement à de nouvelles législatives anticipées. Je prévois une défaite de GERB à Sofia aux municipales, peut-être aussi dans d’autres grandes villes, ce qui va aussi modifier l’équilibre des forces à l’échelle nationale. Mais pour que cela arrive, il faut une union entre partis du changement et individus et groupes de la société civile et qu’ils soient prêts à travailler pour les intérêts de la municipalité respective, pour l’élimination des magouilles clientélistes, bref pour les intérêts de tous les citoyens."
Edition : Diana Tsankova, sur des interviews de Diana Dontchéva et Ludmila Jélézova de RNB-Horizon et Eléna Krouchkova de RNB-Plovdiv
Version française : Christo Popov
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