L’Autriche et les Pays-Bas ont stoppé la Bulgarie sur son chemin vers l’espace Schengen lors du vote au Conseil de l’UE le 8 décembre. Le principal argument avancé était l’absence d’État de droit et l’afflux de migrants clandestins. Ainsi, bien qu’il réponde aux critères techniques d’adhésion, un fait reconnu par la plupart des pays de l’UE, par le Parlement européen et par la Commission européenne, notre pays doit poursuivre son combat, qui dure depuis plus de 10 ans, pour devenir membre de l’espace européen de libre circulation.
46,2% des Bulgares attachent de l’importance à une résolution positive de la question de l’appartenance de la Bulgarie à l’espace Schengen selon un sondage de l’institut « Gallup international Balkan » réalisé entre le 24 novembre et le 2 décembre.
A présent certains appellent au boycott d’entreprises autrichiennes et néerlandaises en Bulgarie, mais le premier ministre intérimaire Galab Donev tente de calmer les esprits. « Nous devons agir en fonction de l’intérêt commun de la Bulgarie. Nous travaillerons d’arrache-pied et je suis sûr que la Bulgarie deviendra membre de Schengen », a-t-il dit sur la chaîne bTV.
Il ne faut pas rattacher Schengen à un autre de nos objectifs stratégiques, l’adhésion de la Bulgarie à la zone euro, affirme l’eurodéputée du PS Tsvétélina Penkova.
« Il a été clairement dit la semaine dernière que les obstacles placés devant la Bulgarie et la Roumanie quant à Schengen sont entièrement dus à un manque de principes et une attitude de discrimination à l’encontre d’un groupe de citoyens européens de la part de l’Autriche et des Pays-Bas. Ces deux pays n’ont pas réussi à argumenter leurs positions. Cela ne doit en aucun cas infléchir les efforts supplémentaires que doit faire la Bulgarie », déclare Penkova sur la RNB.
Le fait que notre pays reste en-dehors de l’espace de libre circulation n’est pas une surprise pour le politologue Ivan Natchev qui voit deux moyens de changer le statu quo.
« Le premier est simple et facile : que notre système judiciaire commence à fonctionner avec efficacité. Qu’il y ait des gens mis en examen pour corruption, que des gens aillent en prison. Si on regarde la Croatie, on voit que là-bas ces procès en justice ont atteint les sommets de l’exécutif. Le second est que tous les partis annoncent clairement qu’ils seront intraitables dans la lutte contre la corruption. »
Le procureur général Ivan Guéchev a commenté le sujet dans une interview sur la RNB.
« Les critères d’adhésion à Schengen sont remplis, mais en Bulgarie nous montons les problèmes en épingle pour en tirer des bénéfices en politique intérieure ou même des bénéfices personnels pour certains politiques. Nous ne défendons pas l’intérêt national, bien que certains politiques commencent à le faire, pour la première fois depuis longtemps », estime-t-il.
Selon le ministre de la Justice Kroum Zarkov le refus des Pays-Bas n’a rien à voir avec l’État de droit chez nous. Il pointe du doigt la tentative des Pays-Bas de séparer la Bulgarie de la Roumanie sur le dossier Schengen.
« Actuellement, en décembre 2022, cela n’est pas faisable, ni juridiquement, ni politiquement, ni techniquement si on regarde la frontière bulgaro-roumaine. Ce n’est pas juridiquement faisable, parce que le Conseil de l’UE avait préparé une décision commune pour la Bulgarie et la Roumanie, en consultation avec le Parlement européen et une telle séparation prendrait du temps. Politiquement infaisable, parce que personne à part les Pays-Bas ne soutenait cette position. Il reste à voir si cette approche sera poursuivie. »
Zarkov souligne que le gouvernement intérimaire a remis le dossier Schengen à l’ordre du jour national et a fait de sa résolution une priorité. Il a bon espoir que la Bulgarie va adhérer à l’espace Schengen en 2023.
Edition : Yoan Kolev
Version française : Christo Popov
Photos : BGNES, schengenvisainfo.comLa vice-présidente Iliyana Yotova a fait valoir que les derniers amendements à la Constitution se sont retournés contre leurs auteurs. "A cause de ces amendements constitutionnels il est aujourd'hui impossible d'élire un président de l'Assemblée nationale",..
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