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La pauvreté jette de nombreux Bulgares dans les filets des trafiquants d’êtres humains

Photo: Pixabay

Composer le Numéro vert national de lutte contre le trafic d’êtres humains ne coûte rien, mais peut sauver la vie et la santé d’une personne devenue la proie de groupes criminels. C’est le message principal de la campagne d’information « Est-ce que tu me vois ? », une initiative conjointe de la Commission nationale de lutte contre le trafic d’êtres humains (CNLCTEH) et la fondation « Campagne A21 ». Son but est de sensibiliser les Bulgares, de les rendre plus actifs et vigilants, étant donné les chiffres terrifiants du trafic d’êtres humains à l’échelle mondiale : plus de 50 millions d’esclaves contemporains victimes d’exploitation sous une forme ou une autre.

En Bulgarie ce problème est discuté depuis des années et pourtant notre pays reste un de ceux dont on « exporte » le plus d’êtres humains pour exploitation. Cela arrive le plus souvent quand on répond à une offre d’emploi prometteuse en Bulgarie ou à l’étranger. Selon le parquet 468 Bulgares sont devenus victimes de trafic d’êtres humains en 2021 et la CNLCTEH a identifié 132 cas.

Pour que leur message atteigne le plus de Bulgares possible, les auteurs de la campagne ont tourné deux courts métrages racontant l’histoire de deux jeunes gens victimes de trafic d’êtres humains. « Le but des deux films est que chacun puisse comprendre combien il est facile de devenir exploité sexuellement ou professionnellement », dit la directrice de la fondation « Campagne A21 » Monika Nikolova.

« Il y a aussi le numéro vert 0 800 20 100 auquel on peut envoyer des signalements ou faire vérifier une offre de travail douteuse. En 2021 la ligne a reçu près de 800 appels », rappelle-t-elle dans une interview sur la chaîne info de la RNB, précisant que les victimes de ce trafic viennent surtout des régions pauvres du pays, surtout de Vidin, Montana, Vratsa et Pleven.

Outre les messages importants adressés au public, les deux courts métrages « Ville fantôme » et « Au bord de la mer » se distinguent aussi par le jeu des acteurs Martin Hristov et Angéla Nédyalkova qui présentent une partie des épreuves subies par les deux personnages piégés par les trafiquants d’êtres humains.

« Quand on essaie d’incarner une femme qui est devenue victime de trafic et d’exploitation sexuelle, on ne peut que ressentir une immense compassion envers sa tristesse, sa douleur et sa colère causées par l’injustice qu’elle a vécue », dit la jeune actrice Angéla Nédyalkova de son rôle dans « Au bord de la mer ». « C’est comme imaginer que notre vie tout entière s’écroule. Le spectateur ressent le désir de changer les choses et on peut les changer. Nous devons rester vigilants et faire davantage attention les uns aux autres. Nous verrons alors les indices du trafic d’êtres humains et de leur exploitation et nous pourrons les signaler au numéro vert. »

« Le numéro vert reçoit si peu d’appels à cause du trafic intérieur. La plupart viennent de victimes qui sont déjà à l’étranger », explique Christian Elliott, scénariste et réalisateur des films sur la Bulgare et de plus de 20 autres productions consacrées aux droits humains et à la liberté de choisir.

« Le trafic intérieur existe dans presque tous les pays du monde. Le cas de l’héroïne d’ « Au bord de la mer » est authentique, elle a vraiment été victime de trafic. Elle n’avait jamais vu la mer et en rêvait. Quand nous en avons parlé à des Bulgares, certains trouvaient impossible que quelqu’un ne puisse pas voir la mer. Mais c’était effectivement le désir de cette jeune femme et ce désir, combiné à sa pauvreté matérielle, l’ont rendue vulnérable et lui ont fait vivre une tragédie. Lorsque nous dévoilons ce cas, notre but est que davantage de Bulgares réagissent à ce trafic, surtout au trafic intérieur. »


Version française : Christo Popov

Photos: pixabay,  Facebook / A21 Bulgarıa, Guergana Mantchéva


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