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Près de trois Bulgares sur quatre souffrent de troubles mentaux mais ne sont pas suivis...

Photo: freepik.com

70% des personnes ayant des problèmes psychiques en Bulgarie ne sont guère soignés. Ceux qui se soumettent à un traitement dans une des 12 cliniques psychiatriques ne sont aucunement suivis par la suite. C’est ce qui a été annoncé lors d’une discussion à Sofia consacrée à la dépression. D’après des prévisions de l’OMS, d’ici 2030 ces troubles mentaux deviendront la principale raison pour la perte des capacités de travail.

"On peut dire avec certitude que le nombre des malades psychiatriques augmente sensiblement, ainsi que celui des personnes qui souffrent de dépression qui s’est beaucoup renforcée lors de la pandémie du Covid-19 et le confinement. D’autant plus que le coronavirus risque d’influencer directement le système nerveux central" – a expliqué la professeure Vihra Milanova, cheffe de la Clinique de psychiatrie de l’hôpital universitaire "Alexandrovska".

Vihra Milanova
Heureusement la plupart de ces troubles psychiques sont temporaires. A ses dires, les enfants ont également été "victimes" de l’enseignement à distance et il est déjà question de la "génération Covid" qui souffre du syndrome post-Covid au niveau de sa santé mentale.

En 2021, le nombre des examens psychiques qui ont été effectués est supérieur de plus de 25 000 à celui de l’année 2019. Les appels aux urgences qui concernent des victimes de violences conjugales ont aussi augmenté de 150 %.

1/3 de tous les cas de troubles psychiques se traduisent par une dépression persistante qui ne peut être guérie par de simples antidépresseurs, déplorent les spécialistes. Et malgré la forte morbidité, le patient bulgare qui sort de l’hôpital n’est plus suivi, ce qui risque de faire revenir sa maladie. Tous les soins psychiatriques en dehors des 12 HP peuvent être obtenus uniquement en privé. Ceci dit, il convient de rappeler que seul 1% des 500 psychiatres bulgares travaillent également en privé, ce qui rend très difficile l’accès des patients à des soins adéquats. 


Les soins médicaux et sociaux en Bulgarie sont divisés et il manque un système fonctionnel étant à même d’évaluer de manière objective l’état des gens avec des troubles mentaux,a affirmé dans le cadre du forum spécialisé dans la capitale la cheffe de la Clinique de psychiatrie auprès de l’hôpital universitaire « Alexandrovska ».

"La santé psychique en Bulgarie est complètement négligée. C’est ce que j’observe au cours des quelques dernières années et quand on me demande ce qui devrait changer, je suis catégorique pour répondre qu’aucune décision n’est malheureusement prise à ce sujet, alors que les problèmes sont complexes. Il est cependant grand temps d’aider les gens souffrant de troubles mentaux et de leur accorder des soins adéquats," a encore souligné la professeure Milanova devant la RNB, dans une interview qu’elle a accordée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.

Guergana Christchéva, RNB "Horizon"

Version française : Nina Kounova

Photos : archives, freepik.com


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