Environ 80%, soit 250 hectares de vignobles dans la région de la ville de Pomorie ont été touchés ou carrément détruits par les orages et la grêle qui est tombée dans la région de Bourgas la semaine dernière. Et même si les infrastructures urbaines ont elles aussi subi des dégâts, les dommages des parcelles agricoles se sont avérés les plus sérieux. A été notamment endommagée une production de plus d’un million de tonnes de raisin d’après des données du ministère de l’Agriculture. La situation est en effet très grave, souligne l’un des vignerons de la région, Mladen Varbanov :
"Malheureusement les cépages de raisin noir sont entièrement compromis. Nous nous attendons maintenant à une aide de l’Etat dans la mesure où la majorité des agriculteurs n’assurent pas leur production en raison de nombreuses irrégularités dans le domaine de l’activité d’assurance en Bulgarie."
Intervenant sur la RNB, Yordan Tchorbadjiiski, président de la Chambre de vitiviniculture se félicite de la réaction rapide de l’Etat au sujet des dégâts provoqués par les calamités naturelles, ce qu’il constate pour la première fois et qui se rapporte à l’engagement dans l’immédiat de procédures d’indemnisation des producteurs atteints pas les désastres.
"Les exigences des assureurs ne répondent guère aux attentes des vignerons – des indemnités ne sont pas payées en cas de grêle et de gel des cépages, ce qui explique en partie le refus des producteurs de s’assurer. Si une clause est annexée à la législation des assurances comprenant également les dommages provoqués par la grêle, la policed’assurance deviendra automatiquement trois fois plus élevée en raison de la fréquence de ce phénomène sur nos territoires. Je qualifierai d’ailleurs l’actuel désastre de "catastrophe de force majeure" qui se produit une fois en 50 ans."
Tchorbadjiiski est catégorique pour dire que dans l’actuel ordre du jour du gouvernement il faudrait impérativement inclure le sujet de l’assurance obligatoire. Le vice-ministre intérimaire de l’Agriculture, Todor Djikov, est du même avis et assure que pour la nouvelle période stratégique pour le secteur une mesure est déjà prévue et se félicite du faitfait que l’Etat essaye déjà d’encourager l’activité d’assurance.
"Il y a déjà dans le domaine de l’assurance des produits qui profitent aux producteurs agricoles. Le premier se rapporte à la mesure "assurance de la production" et fait partie du Programme national d’assistance du secteur vitivinicole. Une telle assistance est également prévue pour les autres produits agricoles également. Dans des cas pareils l’Etat se charge de 60%des primes d’assurance. Et pourtant, aucun intérêt n’a été manifesté pour cette mesure dans le courant de l’année dernière."
Et c’est aussi le moment de se poser la question concernant la culture d’assurance dans notre pays. Le comportement des agriculteurs s’explique-t-il par le grand retard que prend l’octroi des indemnités par les assureurs ?
Selon Todor Djikov l’Etat devrait sortir finalement de son rôle de principal garant financier à l’égard des citoyens, alors que les compagnies d’assurance devraient, elles, préciser leurs exigences à l’égard des personnes assurées afin que soit rehaussée la qualité du service qu’elles accordent.
"Notre secteur est ouvert à des rencontres et des discussions avec les autorités compétentes," a de son côté souligné Vesselin Anguélov, membre du Conseil de direction de l’Association des assureurs bulgares.
"Une chose est sûre – l’assurance doit être un acte bénévole mais malheureusement les gens ne sont pas vraiment au clair avec les risques qu’un refus de s’assurer représente. Dans le même temps il est sûr et certain que les conséquences de ce refus touchent de nombreux producteurs, ce qui nous fait penser que probablement l’assurance dans le secteur agricole devrait tout de même devenir obligatoire."
"Ce qui est pourtant sûr c’est que la Bulgarie a perdu toute sa récolte pour cette année qui était pourtant la meilleure pour les 20 dernières années," a déploré le vice-ministre Djikov.
Edition : Vessela Krastéva
Version française : Nina Kounova
Photos : pomorie.bg, Daniela Kostadinova, BGNESPour vivre décemment selon le niveau de vie du pays, un Bulgare a besoin de 738 euros par mois. Pour une famille de deux adultes et un enfant, la somme passe à 1329 euros. Tel est le constat de l'Institut des études sociales auprès de la Confédération des..
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