Tout porte à croire que cette saison estivale sera réussie malgré la guerre en Ukraine qui renforce le sentiment d’insécurité dans le secteur touristique. L’Institut d’analyses et évaluations du tourisme estime que 9 millions de personnes, soit 1,5 million de plus que l’été dernier, choisiront le littoral bulgare de la mer Noire pour leurs vacances.

Les pronostics sont optimistes, mais la montée irrépressible des prix des carburants, de l’électricité, des produits alimentaires, entre autres, suscite des préoccupations. Les dépenses pour des vacances à la mer cette année ont considérablement augmenté. L’été dernier le prix moyen d’une semaine de séjour au bord de la mer pour une famille de 4 personnes était de 850 euros ; il atteint à présent 1200 euros. Pour une personne l’augmentation est de l’ordre de 100-150 euros de plus que l’été dernier. Mais tout dépend de la catégorie de l’hôtel et si la réservation est en pleine saison ou non. Les prix des paquets touristiques à Slantchev bryag ont grimpé de 20 à 30%, a récemment déclaré sur Radio Bulgarie le membre du Conseil d’administration de l’Union des propriétaires de Slantchev bryag Téodor Pastarmajdiev.

Les vacances dans la partie nord de la mer Noire bulgare, elles, coûteront entre 10 et 20% de plus que l’été dernier, nous apprend le président de l’Association des restaurateurs et hôteliers de Varna Pavlin Kossev.

« Nous faisons tout notre possible pour équilibrer les choses en optimisant les dépenses afin que le poids de l’augmentation ne soit pas entièrement ressenti par le touriste, parce qu’une montée brusque des prix des paquets touristiques n’est pas dans notre intérêt », souligne Kossev.

Selon lui les paquets liés au tourisme organisé se négocient avec les partenaires étrangers au moins un an à l’avance. « Nous ne pouvons pas augmenter nos prix comme bon nous semble, parce que nous sommes déjà inclus dans leurs catalogues » note Kossev.

« Nous avons quand même réussi à négocier de nouveaux prix avec certains de nos partenaires, mais pas avec d’autres, parce qu’ils avaient déjà vendu une partie de nos paquets et nos services aux anciens prix. La situation est donc assez dynamique. »

Les deux étés précédents les parasols et les pliants de plage étaient loués à des sommes modiques à cause de la pandémie, mais cet été être à l’ombre en bord de mer peut revenir assez cher : les prix démarrent à 15 euros le parasol avec deux fauteuils pliants. Par endroits le confort à la plage peut coûter autant que la nuitée à l’hôtel.

Mais à la mer comme à la mer ! Les gens aux budgets plus modestes optent pour les campings. Sauf que les prix ont grimpé là-bas aussi. Au camping très demandé Gradina (Jardin) la nuitée coûte 10% de plus cet été.

Et que dire des frais de nourriture, qui forment une bonne partie du budget de vacances ? La bière, les salades, le poisson, les boulettes de viande hachée ont augmenté presque partout. Des amis de Radio Bulgarie nous informent par exemple qu’à la plage de Véléka, près du village de vacances Sinémorets dans le sud de notre littoral de la mer Noire, un jus d’orange fraîchement pressé coûte à présent 4 euros 50, une bière est à 3 euros 50 et une portion de chinchard avec quatre petits poissons se vend 7 euros 50. Et ce sont des prix début juin. En août ils seront probablement encore plus élevés.

Tout semble cependant indiquer que les Bulgares n’ont pas l’intention de renoncer à leurs vacances d’été, quel qu’en soit le prix. Certains vont même jusqu’à contracter un crédit pour aller à la mer cet été. La montée des prix n’a pas démotivé les touristes étrangers non plus – nous en attendons un grand nombre sur notre littoral de la mer Noire, notamment de Roumanie, de Pologne, de République tchèque, de Grande-Bretagne et d’Allemagne.

Version française : Christo Popov