Comme nous l’apprend régulièrement la vie, une partie de la solution à tout problème est de le regarder bien en face, sans ciller. Une des preuves les plus récentes en est l’exposition interactive « Les petits témoins de la guerre ». Ce projet artistique présente des dessins des victimes les plus innocentes de la guerre : les enfants, et leur regard sur ce qui leur arrive. L’organisateur de l’exposition est « 121 Agency » en partenariat avec le Réseau national des enfants. Les dessins ont été envoyés par le Musée de la créativité des enfants, explique Guénovéva Andrééva de « 121 Agency ».

Les dessins nous présentent une chronologie de l’impensable. Dès le premier jour de la guerre, le Musée de la créativité des enfants commence à réunir des dessins d’enfants ukrainiens, créés sous les bruits des sirènes et des bombes, pour comprendre comment ils voient cette guerre. Les dessins arrivent au musée par internet depuis diverses villes, dont Kiev, Marioupol et Kharkov.

Le premier endroit où l’exposition « Les petits témoins de la guerre » a pu être vue est assez symbolique, puisqu’il s’agit du métro de Sofia où pendant deux semaines deux des grandes stations ont accueilli les œuvres des cinq enfants ayant pris part au projet.

« Naturellement, nous faisons ainsi le lien avec les stations du métro de Kiev, devenues un des symboles de la tentative de fuir la guerre », dit Guénovéva Andrééva. « Une grande partie des enfants y ont passé les premiers jours des combats, le métro était leur refuge. Beaucoup des dessins que nous montrons ont été créés dans le métro et c’est pourquoi nous avons décidé de commencer par là ».

Comment ces enfants ukrainiens voient-ils la guerre ?

« Certains dessins contiennent des messages directs comme « OTAN, fermez notre espace aérien, s’il vous plaît », « Poutine, arrête la guerre » ou plus simplement « Je ne veux pas la guerre », répond Guénovéva Andrééva. « Sur d’autres dessins les soldats sont montrés comme des anges. Un dessin que j’affectionne particulièrement montre juste des vaches dans un pré. Il s’appelle « Prés en paix » et décrit le rêve d’un enfant que l’endroit où il vit redevienne comme avant la guerre. Un rêve de paix dans son expression la plus pure. »

Après le métro de Sofia les dessins ont été exposés dans la Maison du Cinéma à Sofia. Le 31 mai ils feront partie de la cérémonie de remise des prix de contribution à la vie des enfants « Pomme d’or » au Théâtre de marionnettes pour enfants, organisée par le Réseau national des enfants. On sait déjà que cette année le prix spécial sera décerné aux bénévoles qui viennent en aide aux enfants ukrainiens réfugiés en Bulgarie. L’exposition sera également présente à la remise des prix « ArtAction » le 22 juin. Le principal objectif du projet est de collecter des fonds pour les enfants réfugiés dans notre pays.

Version française : Christo Popov