Le désir de la Commission européenne d’imposer un embargo pétrolier contre la Russie qui entrerait en vigueur à la fin de cette année au plus tard a suscité de vives réactions. Le premier ministre hongrois Viktor Orbán a qualifié cette sanction éventuelle de « bombe atomique » pour l’économie de son pays et d’après une source de la Commission, citée par Reuters, la Grèce, Chypre et Malte insistent que l’interdiction pour des tankers de pays membres de transporter du pétrole russe vers des ports de l’UE soit retirée du texte de la proposition du nouveau paquet de sanctions.
La Bulgarie exige pour sa part un délai de deux ans avant d’appliquer cet embargo sur son territoire. Notre pays dépend du pétrole russe qui est traité à la raffinerie de Bourgas, a récemment expliqué sur la chaîne bTV le président de la commission parlementaire à l’Energie Radoslav Ribarski. « Cela maintient les prix à leurs niveaux actuels. Ils sont bien plus élevés dans le reste de l’Europe », a-t-il dit, ajoutant que la Bulgarie mettrait son veto à l’embargo européen sur le pétrole russe si elle n’en était pas dispensée pour deux ans.
Dans ce contexte des représentants de petites stations-service ont tiré la sonnette d’alarme, signalant qu’ils étaient au bord de la faillite. « Il n’y a pas de crise dans les livraisons de carburants en ce moment. Si toutefois on peut qualifier de crise la hausse incessante de leurs prix, alors nous sommes en pleine crise », a dit sur RNB-Bourgas Rossinka Batchvarova, propriétaire d’une station-service dans cette ville portuaire, notant que la raffinerie de Bourgas a mis fin à ses réductions dans les prix de gros il a quelques mois.
« En ce moment les petites stations-service connaissent de grosses difficultés, certaines ne sont même pas sûres qu’elles pourront tenir le coup à cause des prix élevés et de leur marge de bénéfice très basse. Mon bénéfice actuel sur le diesel dans ma station-service est de 2 centimes d’euro le litre. Je vous laisse imaginer combien de litres je dois en vendre pour arriver à payer les salaires, le loyer, les factures d’eau et d’électricité et autres frais mensuels. Rien que le dernier mois le prix du litre de carburant a grimpé de 10 centimes d’euro. Les marges si minces entre le prix à l’achat et le prix à la vente sont dues au fait que les grandes chaînes travaillent à bénéfice minimum elles aussi. Peut-être ont-elles passé un accord quelconque avec le gouvernement », pense Batchvarova.
La seule alternative qu’elle voit dans la conjoncture actuelle est d’importer du carburant de l’étranger, mais cela poserait problème en termes d’exigences juridiques.
« Pour qu’une société puisse importer du carburant, elle doit remplir divers critères qui sont très difficiles ou pratiquement impossibles à satisfaire. Seule une très grosse entreprise pourrait se le permettre. Je ne pense pas que l’Etat procédera à des allègements. Ses seules possibilités seraient de réduire l’accise ou la TVA ou bien de mettre en place un plafond des prix », estime Rossinka Batchvarova.
Elle ne se montre cependant guère optimiste là-dessus, étant donné que pour un plafond des prix il faudrait des subventions publiques supplémentaires pour les commerçants et d’autre part, la TVA et l’accise sont les principales sources de rentrées budgétaires et il est peu probable que l’Etat y renonce. Il n’y a donc pas moyen d’adoucir le choc des prix pour les consommateurs.
« La montée des prix des carburants ne peut cesser que si la guerre en Ukraine prend fin », indique Rossinka Batchvarova. Selon elle le seul scénario encore pire serait un embargo pétrolier à l’encontre de la Russie.
Svoboda Atanassova, RNB-Bourgas
Edition: Eléna Karkalanova
Version française: Christo Popov
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