Le peintre Mikhail Mikhailov et son projet « Te voilà » (There you are) présentera la Bulgarie au plus prestigieux forum d’art contemporain sur le Vieux continent, la biennale de Venise. C’est l’un des forums peu nombreux entièrement soutenu par l’Etat – de point de vue financier et organisationnel. Le forum qui débute pour la première fois en 1895 sera inauguré le 23 avril et se poursuivra jusqu’au 27 novembre 2022. Aux dires de Yara Boubnova, directrice de la Galerie nationale des Beaux-Arts et commissaire de l’exposition du côté bulgare, il s’agit d’un événement qui constitue une compétition de contemporanéité entre les États qui présentent leurs pavillons nationaux.

Pour la 2^e fois après 2019 la participation bulgare résulte d’un concours organisé par le ministère de la Culture, qui s’est tenu à la fin de l’année 2021. Le projet « Te voilà » de Mikhailov est sélectionné parmi 17 autres projets par un jury de 7 membres.

Nous avons travaillé sur ce projet au cours d’un mois – raconte le peintre. – L’idée pour sa réalisation nous est venue à l’esprit de concert avec la commissaire Irina Batkova. Le projet même se fonde sur une bonne partie des diverses stratégies que j’utilise. Je me produis dans le domaine de la peinture, mais aussi dans l’art conceptuel et l’installation. Toute la conception du projet est étroitement liée à un endroit concret dont l’architecture permet de mieux révéler notre conscience et notre existence humaine. La façon dont est monté le pavillon bulgare prend en considération le sujet de l’actuelle biennale – « Le lait des rêves », a expliqué sur la RNB Mikhail Mikhailov.

Quant à l’espace de l’exposition, nous voudrions vous rappeler qu’à la Biennale, outre les Etats qui disposent déjà de leurs propres pavillons, participent également d’autres pays dont la Bulgarie, ces derniers se devant de louer eux-mêmes, pour une durée de 7 mois, des espaces spécifiques pour présenter leurs projets.

Nous pouvons donc préciser déjà que l’adresse artistique de la Bulgarie à Venise sera le "Spazio Rava" – un immeuble avec patio qui se situe dans la partie centrale de cette ville italienne, dans le quartier San Polo du « Grand Canal », près du pont Rialto. Cet espace n’a pas empêché le travail de l’équipe bulgare,mais à, au contraire, a inspiré les auteurs du projet, pense son créateur Mikhail Mikhailov et précise que cet emplacement avait permis aux artistes bulgares de gagner le concours. Chaque peintre rêve d’aboutir à un pareil résultat final de ses efforts et de son talent – précise le peintre.

Il est sûr et certain que c’est un endroit permettant à une grande majorité de passants d’observer le travail de l’artiste – il ne s’agit que d’amateurs mais aussi de spécialistes – curateurs, institutions et autres, ce qui est extrêmement important pour l’artiste lui-même –ajoure Mikhail.

Celui-ci raconte qu’en tant qu’admirateur de l’art contemporain, il avait visité chaque biennale au cours des quelques dernières années mais que cette année, ce sera sa première réelle participation en sa qualité de créateur.

Au projet « Te voilà » (There you are) s’entremêlent aussi bien les caractéristiques de l’art bulgare que l’expertise internationale dont est doté le peintre.

Le Bulgare est né à l’ancienne capitale de la Bulgarie, Véliko Tarnovo. Il a fait ses études supérieures de peinture à l’Université de sa ville natale. Plus tard, Mikhailov fait des études d’histoire de l’art à l’Université de Venise. L’artiste apprécie beaucoup son activité au sein du groupe « Gélatine » grâce auquel il se familiarise avec l’art contemporain.  

J’ai ensuite commencé à mettre en place des projets individuels. Je vis actuellement aussi bien à Vienne qu’à Paris où je suis très actif après 2018, ce qui m’a permis de remporter le grand prix de l’exposition de peinture contemporaine DRAWING NOW à la capitale française.

Une part importante de l’installation que je présenterai lors de la Biennale de cette année représente une grande peinture de la série pour laquelle j’ai été récompensé –poursuit le peintre.

Edition : Vesséla Krastéva (d’après des interviews de Svétoslava Kouzmanova, RNB – programme « Horizon », et Konstantin Lavsov, RNB – « Radio Sofia »)

Version française : Nina Kounova