Les légumes bulgares sont préférés pour leurs qualités gustatives, mais cet hiver les Bulgares seront probablement obligés d’acheter uniquement des tomates et des concombres d’importation. Les producteurs de produits de serre avertissent que le marché peut rester sans légumes locaux à cause du coût de revient élevé de ces produits.
Il est notoire que la production en serre est parmi les plus chères dans le secteur agricole et actuellement les producteurs ont calculé qu’il serait plus raisonnable de cesser leur activité. « La situation est tragique. Les prix de l’électricité, du gaz, des engrais, des granulés de bois ont triplé et toutes ces choses nous sont indispensables », déclare à la RNB la productrice de produits de serre Atanaska Byalkova.
« Il est plus raisonnable pour nous de fermer les serres et d’arrêter de travailler. Seulement, nous employons près de 30 000 personnes en Bulgarie. Imaginez ce qui va leur arriver », dit-elle.
Selon Mme Byalkova près de 90% de producteurs de produits de serre vont préférer ne rien planter, parce que non seulement cela ne leur rapportera pas de bénéfices, mais ils essuieront de grosses pertes.
Elle estime qu’il n’y a qu’une solution à ce problème.
« La solution sera d’importer. Et les gens vont consommer des légumes de Grèce, de Turquie, d’Albanie. Nous ne savons pas à quels prix ils se vendront, mais chacun ici sait que la production bulgare est la plus chère. Parce que chez nous les tarifs de l’électricité et du gaz ont toujours été les plus élevés et nous ne pouvons pas nous permettre de vendre à bas prix. Nous devons aussi payer nos travailleurs et nous contenter de ce qui reste », déclare-t-elle.
Outre les défis que posent les prix de l’énergie à ce secteur, comme à toutes les entreprises chez nous ces derniers mois, les producteurs de produits de serre en Bulgarie mènent aussi un autre combat depuis des années, un combat contre la concurrence déloyale de personnes qui vendent à bas prix des fruits et des légumes importés, mais en les présentant comme des produits bulgares. Il y a également d’autres problèmes, liés au subventionnement de la production en serre dans notre pays.
« Il est bien connu que la production en serre reçoit les subventionnements les plus bas de toute la Bulgarie. L’argent n’a jamais été réparti en fonction du volume de marchandises en vente sur le marché, mais en fonction de ce qu’on produit : viande, céréales ou légumes. Nous avons toujours été lésés. Les choses se sont quelque peu améliorées ces dernières années, mais quand je vois ce qui se passe dans le pays, je ne suis pas optimiste pour notre secteur. On constate que les gros éleveurs et céréaliers sont de nouveau subventionnés, alors que nous restons tenus à l’écart », dit Atanaska Byalkova.
Elle ajoute amèrement que son secteur n’a même pas été invité à participer aux discussions en cours sur les mesures et les régimes d’aide pour la prochaine période de programmation de l’UE. En raison de tous les problèmes accumulés, les producteurs de produits de serre réclament d’urgence une rencontre avec le premier ministre et le ministre de l’agriculture et préviennent qu’il pourrait y avoir des actions de protestationde masse.
Atanaska Byalkova affirme que les producteurs décideront dans les jours qui viennent si les 30 000 employés dans les serres resteront sans gagne-pain cet hiver.
Version française : Christo Popov
Photos : archives, BGNESOn observe un certain regain d’activité dans chaque domaine de l’économie bulgare, les séquelles de la crise du Covid sont surmontées, le tourisme est complètement rétabli : telles sont les conclusions qu’on peut tirer de la dernière analyse de..
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