Malgré les plus de 1800 km qui séparent Sofia et Alger, les deux pays entretiennent de longue date des relations diplomatiques. Depuis 1962, pour être précis, lorsque l’Algérie retrouve son indépendance à l’issue d’une guerre de 8 ans contre la France. L’Ambassade d’Algérie en Bulgarie ouvre en 1963. Depuis lors et jusqu’en 1989, plus de 7000 Bulgares très qualifiés, médecins, agronomes, ingénieurs, ouvriers du bâtiment ont travaillé comme « coopérants » dans ce pays du Maghreb, lui permettant de construire tout un réseau de routes, bâtiments et barrages…

Radio Bulgarie a rencontré Son Excellence, Latifa BENAZZA, ambassadrice d’Algérie à Sofia :

„Lorsque je suis arrivée en Bulgarie il y a 6 ans, j’ai rencontré avec grand plaisir une partie de ses coopérants qui avaient travaillé en Algérie ou leurs enfants qui avaient fait leurs études à l’époque. Grâce à cette amitié, en 1994 a été fondée l’Association d’amitié « Bulgarie-Algérie », a indiqué Latifa Benazza. – Nous continuons à œuvrer à la promotion de l’histoire et la culture algériennes, en organisant différents évènements en Bulgarie. Ces échanges sont très utiles pour les Algériens qui souhaiteraient en savoir plus sur la Bulgarie. “

Jusqu’en 1999, la coopération dynamique entre les deux pays était assurée, entre autres, par la liaison aérienne directe entre les deux capitales. Y-a-t-il des chances pour son rétablissement ?

 „Pour rétablir cette ligne aérienne, il faut qu’elle soit rentable, dit Son Excellence Latifa Benazza. – A cette fin, nous devons développer les relations économiques et intensifier les échanges économiques et touristiques. Avant la suppression de la ligne aérienne en 1999, elle était très rentable. Il y a quelque temps, nous avons rétabli la liaison avec Budapest, il n’y a pas de raison qu’à un moment donné, nous ne rétablissions aussi les vols entre Alger et Sofia. “

L’ambassadrice d’Algérie en Bulgarie est persuadée des opportunités d’échanges entre les deux pays :

 „Le potentiel existant permet de développer et renforcer la coopération entre les deux pays. Je prendrais l'exemple de l’agriculture. L’Algérie est un pays immense, alors que la Bulgarie a une riche expérience dans le secteur agricole. Nous réalisons en ce moment quelques projets modestes, mais nous avons l’ambition de faire plus et surtout à plus grande échelle. Nous pouvons par exemple ouvrir des entreprises mixtes pour la transformation de fruits et légumes qui pourraient être vendus en Bulgarie, Algérie et dans d’autre pays africains. Des projets similaires pourraient être réalisés dans d’autres sphères aussi. La Bulgarie est connue pour sa rose oléifère et tous les produits dérivés qui méritent d’être commercialisés en Algérie et dans toute l’Afrique. “

Les deux pays pourraient aussi coopérer dans l’industrie pharmaceutique, les cosmétiques, les technologies informatiques, l’agro-alimentaire et le tourisme.  Des conventions ont déjà été signées pour concrétiser les accords.

Le climat et le relief de l’Algérie sont très propices pour le tourisme, mais la destination reste encore mal connue des Bulgares. Aux dires de Son Excellence, Latifa Benazza, ceux qui passent leurs vacances en Algérie viennent de toute l’Europe, sans que leur nombre atteigne le pic des 8 millions de touristes étrangers atteint par la Bulgarie en 2019.

 „Nous avons le potentiel de développer différentes formules de tourisme. Ensemble avec la Bulgarie, nous aimerions promouvoir des sites touristiques, tout en évitant le tourisme de masse“, a dit en conclusion Son Excellence, Latifa BENAZZA, ambassadrice d’Algérie à Sofia.