Dans la Journée internationale du travail, le 1er mai, nous débattons souvent des droits et des obligations de l’ouvrier, de sa rémunération digne et de ses congés bien mérités faisant partie intégrante des principes de la liberté et de la démocratie dans les Etats de droit. Mais depuis plus d’un an la situation pandémique à travers le monde entier nous a imposé de nouvelles conditions de travail. Aujourd’hui quand chaque activité doit être effectuée en respect des mesures sanitaires, pour les gens en blouses blanches le travail se poursuit 24/24 et ressemble à un combat contre un ennemi inconnu. Les professionnels de santé, ainsi que toute l’administration dans le secteur médical n’avaient guère été adaptés à cette crise mondiale ayant envahi le monde. Celle-ci a également révélé l’important déficit d’effectifs dans le secteur de santé dans tous les coins du monde. En Bulgarie comme partout la pandémie a fortement affecté les soignants : d’après des données fournies par l’Ordre des médecins bulgares, jusqu’au début du mois d’avril 130 professionnels de santé avaient perdu le combat contre le coronavirus.
Au tout début de la crise sanitaire, les spécialistes de santé avaient été unanimes pour constater que cette maladie fortement contagieuse se déroulerait comme une simple grippe saisonnière.
Ce constat s’est cependant avéré complètement illusoire. La peur nous a ensuite abattus comme de la peste – se rappelle l’un des chirurgiens de renom, le chargé de cours Radosvet Gornev, chef de la Clinique de chirurgie générale au CHU « Lozenets ». – L’isolement aussi bien des patients que des effectifs était strictement respecté. Actuellement des hôpitaux et services entiers se sont transformés en infirmeries pour le traitement du Covid-19. Nous nous sommes donc habitués à soigner les malades sans pour autant pouvoir nous servir de protocoles sévères et bien définis.
C’est une question d’analyses précises et il est clair pour tous que cette pandémie a mis en évidence les sérieux problèmes qu’éprouve le secteur, à savoir – le déséquilibre existant entre les différentes filières, ce qui a supplémentairement surchargé les médecins.
Le côté positif du combat que nous menons tous les jours, c’est que nous, en tant que société, nous disposons de ressources humaines qui constituent notre plus grande richesse. Nous autres professionnels de santé, surtout les infirmiers, nous faisons de notre mieux pour être suffisamment efficaces. Savez-vous comment sont nos soignants au bout de 24 heures de travail dans la zone Covid ? Ils sont épuisés, pales et ont besoin de reprendre le souffre pendant au moins 24 heures.
La surcharge se poursuit 7 jours dans la semaine pendant voilà plus d’un an déjà. On a calculé par exemple qu’un infirmier qui travaille en réa parcourt 24 kilomètres au cours d’une permanence de 12 heures et lève des poids à hauteur de 8 tonnes.
C’est une surcharge très dure même pour des athlètes bien entraînés – indique le chirurgien. Selon les autorités médicales en Bulgarie, la 3e vague de l’infection suit déjà une tendance à la baisse mais certains virologues mettent cependant en garde contre le risque d’une 4e vague.
Il convient de souligner d’autre part que les gens réagissent différemment aux vaccins. En raison de l’absence de suffisamment d’information, le processus de vaccination piétonne, alors que chacun de nous se sent impatient de revenir à sa vie normale.
Pour ce qui est du soin médical en général, l’absence de comportement professionnel lors du traitement des patients qui ne sont pas en situation « Covid » se fait sentir de plus en plus fort.
Malheureusement, dans les conditions de pandémie, le diagnostic des patients souffrant de maladies oncologiques prend un sérieux retard.Tous les professionnels de santé sans aucune exception sont en contact avec les malades du Covid-19 et risquent la contagion. Il est bien vrai qu’une grande partie de nous, nous nous sommes déjà fait vacciner mais il existe malheureusement des cas de personnes vaccinées qui ont été contaminées, ainsi que des gens ayant déjà contracté le Covid et qui sont tombés malades pour la 2e fois. D’une part, nous nous sommes habitués à la situation mais de l’autre, il nous reste toutefois l’espoir qu’en vaccinant une grande partie de la population, les résultats de la lutte contre l’infection seront meilleurs et plus rapides.
Version française : Nina Kounova
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