La Bulgarie est en reconfinement depuis le 22 mars. C’est le troisième depuis le début de la pandémie. La pancarte «Fermé» est à nouveau aux portes de centaines de firmes. Comment cela affectera-t-il les entreprises bulgares?
Selon Adrian Nikolov de l’Institut d’économie de marché (IEM), l’économie bulgare, à l’exception des certaines sphères spécifiques, est déjà habituée à fonctionner dans les conditions de confinement. Pour les grandes entreprises de transformation le renouvellement du lockdown n’a plus d’importance après avoir surmonté le choc initial du printemps 2020 quand il y avait des fermetures de frontières, des inconnues au sujet des livraisons, etc. Le couperet tombe maintenant sur les hôtels et restaurants, le secteur de la culture et du sport. Les recettes de ces activités ne sont pas très importantes pour le PIB mais tout fait partie d’une chaîne en raison des relativement nombreux emplois pour des centaines de milliers de personnes.
„Tout dépendra de la décision de l’Etat de jouer dans les conditions du nouveau confinement le rôle principal dans le contrôle et l’application des mesures ou de confier ces obligations aux municipalités. Nous observons à ce titre des signes divergents, dit Nikolov au micro de la Radio nationale et rappelle:– Il y a quelques semaines la position de l’Etat était de laisser les municipalités décider elles-mêmes conformément aux conditions locales. Mais une semaine après l’Etat place tout sous contrôle et ferme tout. Le transfert de responsabilités de l’Etat aux municipalités et vice-versa conduit à l’insécurité et les entreprises ne savent pas comment tout va se passer et vers qui se tourner.”
Selon Atanas Dimitrov, vice-président de l’Association des hôtels et restaurants, sauver les emplois des gens pour qu’un jour les hôtels et restaurants soient de nouveaux rouverts à un bon niveau de qualité apprécié et connu par les clients est un grand défi:
„C’est ce que nous avons demandé aux institutions et à l’Etat – que les employés soient indemnisés. Les dispositifs « 60/40 » et « 80/20 » ont été lancés avec beaucoup de précautions et de manière hésitante et ils sont en pratique inapplicables pour les entreprises fermées et pour le premier confinement personne n’a rien touché – évoque Dimitrov. Selon lui, ces dispositifs ne fonctionnent que pour certaines firmes qui ne sont pas fermées. Les employeurs n’ont aucuns revenus pour verser les 40% en question. Par la suite il a été décidé de verser 12 euros par jour et depuis janvier les gens ont commencé à toucher 75% de leur salaire. Nous avons convenu une indemnité de 20% pour les employeurs de manière à ce qu’ils soient en mesure de couvrir leurs frais. Peut-être 30% des collègues ont quitté ce métier car maintenant avec le nouveau confinement nous nous attendons à une escalade des refus d’investir dans un business aussi risqué.”
Les frais les plus importants des restaurateurs et des hôteliers sont liés aux mesures de respect des restrictions sanitaires car ils se rendent à l’évidence que leur business dépend directement de l’état de santé des clients.
Selon Atanas Pekanov, économiste à l’Institut autrichien de recherches économiques (WIFO), le modèle bulgare de gestion de la crise est chaotique et on n’aurait pas dû fermer les restaurants au début du mois de mars. Il est persuadé que cela ne fera qu’augmenter les pertes pour l’industrie de la restauration car beaucoup d’argent a été dépensé pour qu’ils ouvrent il y a trois semaines. La bonne solution selon lui exige que le gouvernement se concentre sur les mesures compensatoires au lieu de satisfaire les revendications de la branche.
Après l’instauration du confinement de 10 jours qui se poursuivra jusqu’à la fin du mois, le ministre de l’Economie Lachezar Borissov a proclamé le soutien complet pour le business dans les conditions du nouvel lockdown. Toutes les mesures qui sont actuellement en vigueur resteront en place. Le ministre considère que la Bulgarie est bien positionnée dans le contexte des autres pays, cela étant confirmé par les économistes.
„La Bulgarie a abordé cette crise avec de très bons indicateurs macroéconomiques – un petit déficit, une faible dette – analyse Adrian Nikolov de l’IEM. Au niveau de toute l’UE les indicateurs budgétaires bulgares sont parmi les meilleurs en comparaison avec des pays comme l’Italie, l’Espagne et la France qui étaient dans une crise économique bien plus grave et qui encouragent de manière plus agressive leurs économies à travers le budget. Nous nous occuperons de la rigueur budgétaire lorsque tout cela sera terminé. Il est beaucoup plus important de se pencher sur les mesures de sauvetage d’un nombre maximal d’entreprises.”
A quoi doit-n s’attendre? Tous les analystes comptent beaucoup pour la normalisation de l’économie sur la campagne de vaccination. Après avoir atteint le nombre nécessaire de vaccinés on estime que les moyens du Fonds de relance et de stabilité de l’UE exerceront leur influence positive.
Edition: Yoan Kolev
Version française: Vladimir Sabev
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