La campagne d’enregistrement à la Commission électorale centrale des partis politiques et coalitions pour les prochaines législatives du 4 avril se poursuit depuis deux jours. Les sociologues n’annoncent pas de changements radicaux du statu quo depuis 2009. Les analyses principales portent sur les possibles coalitions. C’est ce que démontre le sondage de l'institut « Sova Harris ».
„Ces élections sont en principe imprévisibles car on n’est pas en mesure de définir le paramètre principal – combien d’électeurs se rendront aux urnes. Si les électeurs sont moins de 2 millions, ceci aura pour effet un paysage politique déformé qui ne sera pas conforme aux orientations des Bulgares, il déstabilisera la situation et provoquera des changements rapides. Parce que la stabilité d'un gouvernement vient du fait qu'il correspond aux orientations politiques des électeurs » - dit dans un entretien avec la RNB le sociologue Andrey Raychev. Selon une enquête de “Sova Harris”sur commande du journal “Troud”, 14% des Bulgares à l’heure actuelle ne voteraient pas et 22.4% des électeurs n’ont toujours pas décidé pour qui voter.
Les intentions de vote ne sont toujours pas très claires. Pour le moment il n’y a que les noyaux durs des principaux protagonistes (GERB et PSB) qui déclarent leur soutien, révèle une enquête de notre correspondante à Vratsa Iva Antonova.
Cette région est connue comme la plus pauvre dans le pays. Selon Antonova, le district de Vratsa aborde les futures élections avec un nouveau visage mais aussi avec ses problèmes chroniques. Des projets d’infrastructures, des investissements, des emplois et des politiques ciblées en matière d’éducation et santé publique ont imprimé une dynamique plus grande de la région. La tendance positive a cependant « oublié » plusieurs communes rurales et des localités plus petites où aujourd’hui le niveau de vie dépend des pensions de retraite. Une des explications probables pour le déséquilibre est certainement le contraste entre le pouvoir central et local.
„Tout se passe au moment où les maires des localités sont des élus du parti au pouvoir et quand un gouvernement travaille en fonction des intérêts du peuple il ne devrait pas orienter les subsides seulement là où il a ses propres maires. Dans un pays démocratique ceci ne devrait pas arriver. Dans les petites localités vous verrez de quoi il s’agit, les différences sont énormes“, affirme un interlocuteur d’Iva Antonova.
Les configurations politiques ces dernières années ont fait que de nombreux Bulgares éprouvent du désespoir – peu importe qui est au pouvoir, rien ne change. Les gens n’expriment que rarement des attentes concrètes concernant leurs élus politiques et déclarent souvent qu’ils voteront pour ceux qui feront la meilleure offre sans savoir très bien à propos de quoi.
Les politiques pour leur part n’ont toujours pas dévoilé leurs programmes politiques concrets en débattant avant tout sur les listes des candidats et les coalitions:
„Cette incapacité de présenter des lignes directrices, d’être une sorte de boussole pour les politiques nous a amené à l’état où les politiques donnent des shows pour le show, mènent des débats politiques de leurs propres partis pour nous impressionner et non pas pour répondre à nos besoins – dit le politologue Lubomir Stéfanov sur le programme “Horizon” de la RNB. Les politiques n’arrivent pas à construire un dialogue avec les électeurs qui soit permanent et non pas cyclique – d’élections en élections.“
Selon lui, il n’existe pour le moment pas de formation politique qui soit reconnue comme représentant l’énergie des protestations et de l’intransigeance des mois de l’été dernier. « La campagne devra véhiculer des messages et on devra entendre un contenu concret », a ajouté le politologue.
Selon l’expert en processus électoraux Daniel Stéfanov toutefois, les idées et les plateformes des partis ont de moins en moins d’importance quand on parle des vainqueurs des élections. Même avant le lancement de la campagne électorale la confrontation est à un niveau élevé, or “Les affrontements acharnés signifient moins de contenu”est convaincu le politologue.
Edition Elena Karkalanova
Version française: Vladimir Sabev
Photos : archives
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