Diana Damrau – la soprano allemande, une des grandes interprètes lyriques actuelles est à l’affiche du spectacle qui ouvrira la nouvelle saison du Philharmonique de Sofia. Début septembre, la diva du Metropolitan Opera chantera en duo avec la basse française Nicolas Testé, qui est aussi son compagnon dans la vie. L’orchestre sera dirigé par le Bulgare Pavel Baleff, un remarquable chef- d’orchestre qui a choisi de vivre et travailler en Allemagne, et qui, depuis la saison 2006-2007 est à la tête de la Philharmonie Baden-Baden. 

Les personnages incarnés par Diana Damrau sont à l’affiche des plus prestigieuses  scènes lyriques – le Metropolitan Opera de New York, La Scala de Milan, la Covent Garden de Londres, la Bayeriche Sttaasoper de Munich ou encore au programme du Festival de Salzbourg. Diana Damrau est née en Allemagne, elle y a fait ses études, elle est Kammersängerin de l’Opéra d’Etat de Bavière, mais encore récipiendaire de l’Ordre bavarois de Maximilien pour la science et l'art (2010), et lauréate de nombreuses distinctions prestigieuses.

Salle Bulgaria, les mélomanes auront le bonheur d’écouter des duos et des arias, interprétés par les deux artistes, pièces présentées sous un titre évocateur -„Liaisons royales – Rois et Reines de l’Opéra“. Le couple étoilé Damrau et Testé chanteront  des musiques de Verdi, Rossini, Bellini, Donizetti et Tchaikovsky. Sofia aura le privilège d’accueillir la première de ce concert, qui sera présenté par la suite en Allemagne, à Singapour et sur d’autres scènes mondiales. Une seconde „collection de têtes couronnées“ devrait paraître en octobre prochain, autour de l’œuvre de Gaetano Donizetti – „Tudor Queens“, le nouvel album solo de Diana Damrau qui a dit pour RB:

„C’est une très grande émotion – aussi bien pour moi que pour mon époux. Une heureuse coïncidence, un exceptionnel concours de circonstances, plusieurs premières à la fois – nous chanterons pour la première fois en Bulgarie devant un public merveilleux et ce sera le premier concert avec ce répertoire. Nous en sommes heureux et attendons avec impatience le moment de monter sur scène. Pour ce qui est du nouvel album, l’idée s’est imposée quand il a fallu programmer les futurs spectacles. J’ai déjà incarné Marie Stuart, la reine d’Ecosse et nous sommes en train de travailler sur Anne Boleyn pour une production qui verra le jour l’année prochaine. J’aime beaucoup la scène finale de „Roberto Devereux” de Donizetti, bien que je ne l’aie jamais chantée sur scène. J’ai pensé que ce serait bien de les mettre ensemble. Nous enregistrons avec le chef -d’orchestre Antonio Pappano et l’orchestre et le chœur de l’Académie Sainte- Cecile de Rome. Une expérience fantastique, incroyable, on aurait dit une superproduction d’opéra. Pour les petits rôles nous avons pris des jeunes chanteurs prometteurs. La musique de Donizetti est tellement belle.“

Diana Damrau et Nicolas Testé collaborent avec maestro Pavel Baleff depuis 2013. Les succès remportés à l’international par nos artistes se multiplient ces dernières années et le chef d’orchestre n’est sans doute pas le seul Bulgare avec lequel la soprano colorature travaille sur scène. 

„J’ai eu l’occasion de rencontrer des musiciens bulgares exceptionnels, des instrumentistes qui maîtrisent une technique incroyable, des voix chaudes, remarquables, des artistes dévoués corps et âme à la musique. Cela vaut bien entendu pour tous les grands artistes, mais surtout pour les bulgares, qui sont tous des hommes et des femmes au grand cœur. “

Et malgré la situation difficile que nous vivons et qui impacte très fort la vie culturelle et les performances des artistes, Diana Damrau est convaincue que :

„L’art lyrique est immortel, l’opéra allie tous les arts, il est une somme d’émotions fortes toujours renouvelées. Il a pour principal personnage l’homme et ses sentiments. Pour moi rien ne peut égaler le chant devant le public qui vit en symbiose avec l’artiste sur scène, qui retient son souffle et partage son ressenti en toute spontanéité. La situation est difficile, surtout pour les jeunes musiciens, pourtant je veux croire, que bientôt tout reprendra son cours normal. En temps normal, les arts sont quelque part un décor pour les hommes politiques et un cadre qui met en valeur les grands événements en tout genre. Maintenant, les hommes au pouvoir doivent faire  le nécessaire. N’oublions pas que chacun de nous est porteur de sa propre culture, mais aussi que la musique est le langage des sentiments, elle nous ouvre l’univers, elle est le langage de l’amour. Triste ou tragique l’amour n’en est pas moins l’amour.

Récemment j’ai eu un petit récital. Un moment inoubliable bien que dans la salle il n’y avait que 300 personnes. Je voudrais que le Covid-19 se tiendra „tranquille“à Sofia, que tous feront preuve de responsabilité et que nous, les artistes sur scène, et le public dans la salle saurons transmettre et savourer la beauté de la musique.“