Sur la toile de fond d’une mobilisation sociale, opposant défenseurs et détracteurs du gouvernement bulgare, à la fin de la semaine dernière la Bulgarie a adhéré officiellement au mécanisme ERM II, un système de parité fixe dans lequel un État doit rester au moins deux ans avant d'adopter la monnaie unique et qui est aussi considéré comme le sas d'intégration à la zone euro.
A l’annonce de la bonne nouvelle, la Banque centrale européenne /BCE/ a indiqué que l’entrée de la monnaie nationale, le lev, dans l’antichambre de la zone euro est assortie d’un engagement ferme des autorités bulgares de préserver la stabilité économique et financière du pays, et de le rapprocher durablement de l’économie de la zone euro. La BCE a aussi fixé le taux de change officiel de la monnaie nationale, à savoir 1,95583 léva pour 1 euro, avec le maintien du conseil monétaire qui, depuis 1997, régit les finances de l’État.
Rappelons que le mécanisme de taux de change européen, ou MCE, est un mécanisme de taux de change introduit par la Communauté européenne en 1979 destiné à stabiliser les cours des devises européennes, prévenir les risques de change et accroître la confiance dans la monnaie à moyen et long terme, juguler l'inflation et développer le commerce et l'activité dans la zone intra-communautaire.
Depuis l'introduction de l'euro, le 1er janvier 1999, il a été révisé et remplacé par le MCE II et consiste en un accord entre le Conseil ECOFIN réunissant tous les pays membres de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales des États membres de l'Union européenne n'appartenant pas à la zone euro.
Au grand dam de ses opposants et malgré la crise de la dette de 2008, l’euro reste toujours la deuxième monnaie dans les réserves de devises mondiales après le dollar américain. Ainsi, l’acte d’adhésion à la zone euro est-il considéré, surtout dans les pays de l’Europe de l’Est, comme un moyen de booster les investissements et de relever le niveau de vie des Européens, synonyme aussi dans des pays comme le nôtre comme une « rupture » définitive avec le passé communiste.
„Ce qui nous attend, c’est un nouvel avenir et une nouvelle qualité de vie“. C’est en ce termes que Grigorii Vazov, membre du Conseil fiscal et directeur de la Haute école d’assurances a commenté l’adhésion de la Bulgarie au mécanisme ERM II :
„Nos perspectives suivront plusieurs axes économiques. Primo, notre stabilité en termes de prix aura une base différente. Après la période dans le sas ERM II, qui prendra 3 ou 4 ans, nous aurons une année pour les ajustements techniques avant l’introduction de fait de l’euro. Cela demande une stabilité des prix et une inflation annuelle de moins de 1.5%. Ce qui est bien pour la Bulgarie c’est que, malgré la pandémie du Covid-19, les prévisions européennes indiquent toutes que l’inflation en Bulgarie en 2020 ne dépassera pas 1%. Secundo, la durabilité des indicateurs des finances publiques, avec un déficit qui ne devra pas dépasser les 3% du PIB et une dette publique qui doit être inférieur à 60% du PIB. Il y a aussi un troisième avantage de l’adhésion de la Bulgarie à l’antichambre de la zone euro, c’est la stabilité du taux de change qui est déjà garantie par le Conseil monétaire. Bref et pour résumer, nous avons toutes les cartes en main pour réussir. Et la Banque nationale de Bulgarie sera là pour garantir la stabilité de la politique fiscale, surtout pour ce qui est des taux d’intérêt sur les crédits longue durée qui donnent une perspective au business“.
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