En 2019, nous marquons le centenaire de la naissance du professeur Sava Dimitrov, considéré comme le fondateur de l’école bulgare de clarinette, calquée au départ sur le modèle allemand et son système Boehm qui offre de grandes possibilités à l’interprète. Tout commence en 1947, lorsque Sava Dimitrov reçoit son diplôme du Conservatoire de Musique de Sofia et part poursuivre ses études en République tchèque. Son petit-fils, Sava Dimitrov junior, doyen de la Faculté des instruments au Conservatoire et professeur de clarinette nous en dit plus :
Au début, il ne connaît que les instruments allemands, offerts par ses compatriotes de Popovo qui décident de soutenir le jeune musicien et organisent un concert de charité dont la recette sert à l’achat d’une clarinette et d’un saxophone. Il arrive à Sofia pour y faire ses études. Prenant connaissance du nouveau système en République tchèque, il travaille dur pour mettre en place un répertoire professionnel et pédagogique, facilitant l’implantation du nouveau système. Il est l’auteur d’une collection de cahiers de musique, un vrai manuel favorisant l’apprentissage des techniques de la clarinette. Il suffit de suivre les consignes pour devenir un excellent interprète. Le manuel est basé sur des sources de la musique traditionnelle et des mélodies qui font la différence avec les autres peuples et cultures. Son manuel d’initiation à la clarinette est traduit en 5 langues /portugais, espagnol, khmer /Cambodge/…Ce fut pour mli un plaisir de marcher dans les pas de mon illustre grand-père, mais mon père aussi était professeur de musique. Mon grand-père n’aimait pas favoriser les uns au détriment des autres, pour lui, les clarinettistes formaient une grande et belle famille fondée sur l’amour de la musique et l’entraide. Et bien sûr, il a eu des disciples des plus méritants, tel Petko Radev, qui a remporté un tas de concours avant de devenir le clarinettiste attitré de La Scala de Milan. Ses disciples ont une brillante carrière à Cuba, au Cambodge, au Venezuela, dans d’autres pays d’Amérique latine…
Fin novembre, Sava Dimitrov junior a organisé un concert à l’occasion du centenaire de la naissance de son grand-père :
Son nom a toujours exercé une puissante force attractive et j’y ai pensé en invitant les interprètes pour le concert qui lui était dédié. Nous avons souhaité lui rendre hommage en interprétant des œuvres emblématiques, le « Grand duo » de Weber, la Sonate N°1 de Brahms, la Sonate pour clarinette et piano de Saint-Saëns. Je crois que l’école bulgare de clarinette est une référence, elle tient compte des particularités stylistiques des œuvres jouées, tout en indiquant la bonne voie vers le succès au travers de la connaissance. Une discipline rigoureuse et de la foi, c’est ce que j’essaye d’inculquer à mes élèves après l’avoir appris auprès de mon grand-père.
Le petit-fils de Sava Dimitrov n’a pas caché son inquiétude de voir la profession du musicien en déclin. Le système d’apprentissage n’a pas changé, les pédagogues sont formidables, mais les perspectives devant les étudiants ne sont pas très optimistes vu que les musiciens sont très mal payés. Et pourtant, à chaque fête nationale ou jour férié les musiciens sont là, solistes, choristes, orchestres et ensembles, qui font la gloire de la Bulgarie…
Photos: Zdravko Petrov
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