En effet, à les regarder, on reste fasciné par les formes que prennent les cadres métalliques, soudés avant d’être modelés par du papier népalais, fait main, agrémenté de fleurs, de feuilles ou d’autres éléments décoratifs.

C’est justement à cause de ce papier rare et fin que les lampes sont si belles, nous confie Nikolay Tabakov. – Les papiers népalais sont faits et imprimés artisanalement dans les hauteurs du Népal. Ils sont fabriqués à partir de racines de Laurier des montagnes népalaises. Les couleurs et les motifs de ces papiers sont très variés , ils peuvent être géométriques, fleuris ou animaliers. Ces papiers végétaux texturés sont translucides, ils peuvent donc tout à fait être utilisé pour réaliser des abat-jours et autres lapes. En effet, à première vue, deux papiers peuvent paraître identiques, mais éclairés par la lumière, on découvre combien ils peuvent être différents.

Au début de ses expériences artistiques, Nikolay Tabakov cherche sa « griffe » et teste des formes et des couleurs. Jusqu’au jour où il met en place sa propre technique universelle qui est en quelque sorte sa marque de fabrique. Moi-même, je constate l’évolution que j’ai subie en fabriquant ces lampes qui sont de plus en plus délicates et élégantes. Elles sont aussi porteuses de message et invitent à l’intimité.

Pour arriver à ce degré d’excellence, Nikolay Tabakov laisse parler son imagination à l’occasion de nombreuses expositions. Et ses créations ont été montrées en Bulgarie, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne où elles ont suscité un vif intérêt :

On apprécie de plus en plus en Bulgarie les objets fabriqués à la main, alors qu’en Europe occidentale il existe de longues traditions qui encouragent et perpétuent le caractère unique, incomparable, inédit des objets sortis de la main de l’artiste. Les lampes sont considérées comme des œuvres d’art. Moi-même, je pars d’une idée, puis je teste les formes avant de "capituler" devant mon imagination qui guide ma main. Et je ne sais jamais quel sera le résultat final, quelques secondes avant d’allumer la lampe, mais c'est ce qui est passionnant… 

Les lampes de Nikolay Tabakov ne peuvent être trouvées dans des galeries d’Art ou des boutiques pour la simple raison qu’il tient à faire la connaissance des personnes qui veulent les acheter :

Connaître le visage de l’acquéreur, mais aussi échanger quelques mots avec lui… Après seulement, je peux lui proposer une lampe. Parfois, je travaille sur commande, et nous dessinons ensemble le modèle qui conviendra le mieux au client. Je suis content de voir que les gens d’aujourd’hui ne cherchent pas obligatoirement à acheter le moins cher. C’est pour cette raison que je dis souvent que chaque lampe a son acheteur et que chaque acheteur a la lampe qui lui ressemble…

Fort de cette conviction, Nikolay Tabakov ne cesse d’innover et de faire évoluer ses objets fétiches. C’est ainsi qu’il invente les lampes "nominatives", qui font apparaître un nom chaque fois qu’on les allume. C’est mon petit plus, une petite attention à l’égard du client, car de cette façon, mes lampes deviennent personnalisées à 100% !

Au début du printemps, Nikolay Tabakov a l’intention d’organiser une « Grand’messe des lampes », invitant tous ceux qui possèdent une de ses lampes ou qui en fabriquent dans leur atelier. 

J’espère que nous serons nombreux pour pouvoir allumer au même moment toutes les lampes réunies et organiser un vrai spectacle féérique, un show de lumière, qui permettra aussi aux gens de se connaître et d’échanger. Car les lampes sont le fruit de mon imagination, elles font parler mon âme d’artiste…

Récit : Sonia Vasséva