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Les automobilistes bulgares dans l’œil du cyclone


La vie devient ces deniers temps de plus en plus dure et avec des « virages » de plus en plus dangereux à négocier pour les automobilistes bulgares. Les impôts sur les voitures  d’occasion – préférées pour différentes raisons par la majorité des Bulgares, ont été augmentés. Ensuite, l’obligatoire assurance Responsabilité civile est devenue de manière indirecte plus chère après l’introduction du principe "bonus-malus". Cela n’arrivera pas tout de suite, dans quelques années, mais d’ores et déjà les automobilistes vont devoir réfléchir s’il vaut la peine de se voir verbaliser ou privé de permis de conduire pour finalement payer plus cher cette assurance ou bien il vaut mieux respecter autant que possible le Code de la route en restant prudent. Les chauffeurs de taxis pour leur part se sont plaints à la mairie de Sofia que les tarifs approuvés par les conseillers municipaux ne couvrent plus leurs frais pour les carburants dont les prix ont monté. En plus de tout cela, les transporteurs internationaux bulgares ont reçu un carton rouge de la part de l’Union européenne qui a approuvé le nouveau paquet « Mobilité 1 », plus connu comme le paquet « Macron » du nom du président français. Des pays comme la France ou l’Allemagne, préoccupés par la concurrence de firmes de pays membres où les coûts sont moins élevés ont réussi à faire adopter des mesures concernant les transporteurs internationaux qui jouiront dorénavant du statut de travailleur détaché qui est rémunéré au niveau du pays d’accueil. Le texte envisage aussi que le repos hebdomadaire des chauffeurs ne soit plus pris dans la cabine du camion mais en dehors. Ils doivent d’autre part retourner dans leur pays d’origine au moins une fois toutes les 4 semaines à quelques exceptions près. Ce paquet, prétendant être social et protégeant les droits et les intérêts des conducteurs est inacceptable pour la Bulgarie et chasse les camionneurs bulgares du marché automobile en Europe. Il contient tant d’exigences que ce ne sont que les grandes compagnies de transports des pays plus développés d’Europe qui seront en mesure de l’appliquer. En ce qui concerne les firmes bulgares avec 1 ou 2 poids lourds, elles ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour s’en tenir au nouveau règlement qui prétend protéger la libre concurrence du dumping social.

Sinon les Bulgares adorent conduire des voitures et voyager dans le pays ou à l’étranger. En plus de cela, ils aiment beaucoup rouler à grande vitesse avec leurs antiques tacots sur les déplorables routes bulgares. Cela ne fait qu’augmenter le risque d’accidents de la route. De par le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route la Bulgarie est à la première place en Europe. S’il y avait un classement des pays aux plus mauvaises routes, la Bulgarie sans aucun doute serait encore la première du moment où même les autorités avouent que 25% des routes et chaussées en Bulgarie sont dans un état tragique et qu’elles sont impraticables pour les voitures, camions et bus.

Tout cela a quelque peu énervé les automobilistes bulgares et ils ont été nombreux à descendre dans la rue et à installer des barrages sur les routes pour une mobilisation exigeant que leurs droits soient respectés. La plupart des Bulgares ont donné leur soutien à ce mouvement mais dans le contexte des multiples autres protestations de mécontents des conditions de vie dans le pays, les automobilistes n’ont pas fait une très grande impression au public. Pour le moment, les autorités officielles ne semblent résolues qu’à défendre les intérêts des transporteurs internationaux contre le paquet « Macron » mais leur éventuel succès n’est pas donné et elles pourront au mieux compter sur une éventuelle dérogation des dispositions, c’est-à-dire une période de transition avant l’application pratique des nouvelles exigences. C’est pour cette raison que les transporteurs internationaux bulgares menacent de protester avec leurs camions même à Bruxelles.

Le dictateur Staline avait dit pendant la Deuxième guerre mondiale qu’il y avait que les chauffeurs qu'il n’avait pas réussi à contrôler. Il n’y a plus aujourd’hui en Europe de dictateurs ni de guerres mondiales, mais les problèmes et les revendications des automobilistes bulgares exigent qu’on fasse attention à leurs demandes et qu’on soutienne ce secteur prometteur et compétitif bulgare.

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