Vendredi dernier était un Jour J dans l’histoire de la Macédoine, dont le Parlement a donné son feu vert à des amendements à la Constitution en vue du changement du nom du pays en « Macédoine du nord ». A peine le vote acté, le ministère bulgare des Affaires étrangères a réagi en qualifiant la décision des parlementaires d’évènement d’importance majeure pour la perspective euro-atlantique du pays, mais aussi de l’ensemble de la région.
Et cette réaction de la Bulgarie est tout à fait compréhensible. Il y a quelques jours, notre confère Constadin Filipov a écrit » Bye bye FIROM, bonjour la Macédoine du Nord », le terme FIROM désignant cette ex-république yougoslave. Une chose est claire, la Bulgarie n’aura plus pour voisin un pays au nom contesté, qui par ailleurs deviendra un jour son partenaire au sein de l’OTAN et de l’Union européenne. D’ailleurs, la Bulgarie n’a jamais accepté la dénomination FIROM et a été le premier pays au monde à reconnaître le nom constitutionnel de République de Macédoine, en passe de changer sous peu en Macédoine du Nord…
Il faut dire que le changement de nom de la Macédoine a suscité quelques réserves en Bulgarie, d’aucuns craignant d’éventuelles prétentions territoriales à l’égard de la région de la « Macédoine du Pirin », même si depuis un an, la Bulgarie et la Macédoine ont fini par signer un traité de bon voisinage et de coopération qui s’est fait attendre pendant des années. Lorsque Skopje et Athènes se sont mis d’accord sur le nouveau nom de la Macédoine, les représentants des forces politiques au parlement bulgare ont été unanimes dans leur approbation, jugeant que c’était la meilleure option possible. Même le leader du VMRO, Krassimir Karakatchanov, actuel ministre de la Défense, a indiqué que le nom de « Macédoine du Nord » ne cachait aucune prétention territoriale à l’égard de la Bulgarie, qui n’avait rien à craindre, surtout après avoir reconnu il y a 30 ans la « République de Macédoine », qui, sur le plan géographique, couvre un territoire beaucoup plus grand que celui de la dénomination « République de Macédoine du Nord ». On ne souviendra à ce propos de la réaction du PS qui a demandé au gouvernement d’insister auprès de Skopje pour des garanties contre la moindre prétention territoriale à l’égard de la Bulgarie. Alors, Krassimir Karakatchanov a précisé que ces garanties existent dans le traité signé entre les deux pays, mais que cela n’empêchera pas le ministère des Affaires étrangères de demander une re-confirmation. De toute façon, la Macédoine devra donner ce genre de garanties à l’OTAN et à l’UE, si elle souhaite en faire partie, ce qui est le cas… C’est d’ailleurs dans ce but qu’a été initié le processus de changement de nom, qui devrait remettre les choses à leur place…
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