La Bulgarie conserve dans le nouveau classement de la compétitivité du Forum économique mondial (FEM) pour 2018 sa 51-e place obtenue l’année dernière. Il faut avouer qu’en soi-même cette position est une performance assez bonne si on tient compte que 140 pays ont été étudiés à l’aide de 98 indices. D’autre part la Bulgarie se range bien avant le milieu de la liste ce qui mérite également des félicitations. En ce qui concerne les résultats dans le contexte du monde entier, les observateurs ont attiré l’attention sur le recul de la Suisse qui est remplacée à la première place par les USA.

Vu de la Bulgarie, ce classement mérite d’être mis en relief avant tout parce qu’il place le pays en tète des pays des Balkans devançant la Roumanie (52e), la Grèce (57e), la Turquie (61e), la Serbie (65e), le Monténégro (71e), l’Albanie (76e), la Macédoine (84e) et la Bosnie-Herzégovine (91e). Dans ce contextee régional le classement de la Bulgarie est quelque chose d’extrêmement positif et une démonstration des capacités économiques du pays.

La bonne compétitivité est due avant tout aux progrès sensibles et à l’implantation des technologies numériques et de communication, tout comme aux capacités innovantes bien développées. La Bulgarie enregistre les plus mauvais résultats en termes d’administration publique, de santé publique et de système financier.

Les performances réjouissantes du business bulgare témoignent de la bonne santé de l’économie bulgare qui enregistre une croissance de bonne qualité tout-à-fait conforme aux exigences actuelles – des innovations, des hautes technologies, numérisation et sensible valeur ajoutée. En fin de compte tout cela a son impact sur les exportations de marchandises et de services bulgares sur les marchés internationaux. Selon les statistiques officielles ces exportations sont en bonne forme et jouent le rôle d’un des principaux moteurs de la croissance du PIB. Les ressources humaines sont un autre facteur jouant en faveur de la compétitivité de l’économie bulgare. Ces ressources diminuent pour des raisons naturelles et économiques mais il reste tout de même suffisamment de salariés de qualité bien formés et compétents dans leurs professions. Et cela à des charges salariales très acceptables et confortables pour les employeurs malgré la permanente tendance à la hausse des rémunérations de la main d’œuvre.

On ne devrait pas non plus oublier les taxes et impôts qui pénalisent ou encouragent les activités économiques et la compétitivité. Or, en Bulgarie on n’applique qu’une seule taxe de 10% qui est plus que modérée.

Le fait que les experts du FEM ne soient pas très flatteurs à l’égard de l’administration publique ne fait que refléter un phénomène négatif contre lequel on essaie de prendre des mesures qui pour le moment ne portent pas de sensibles résultats – il s’agit avant tout de la corruption. La santé publique en Bulgarie est gravement malade mais on prépare actuellement un paquet de mesures à grandes doses de réformes. La mauvaise mention qu’obtient le système financier bulgare est un peu surprenante d’autant plus que ce système est à la veille d’audits de la Banque européenne centrale après la demande officielle bulgare d’adhérer à la zone euro. Bien sûr, il existe des problèmes, en matière de créances douteuses plus spécialement, mais dans son ensemble on considère que le système financier en Bulgarie est stable et ne cache aucun danger. Le FEM toutefois a recours aux meilleurs standards et exigences dans le monde pour ses classements et analyses. C’est pour dire que certaines de ses conclusions pourraient être assez désagréables mais par contre ses félicitations ont beaucoup plus de valeur.

Version française : Vladimir Sabev