Le 25 mars est la fête de l’Annonciation. « C’est une fête du Seigneur mais aussi une fête de la Vierge Marie », dit le père Antoniy Martchev du district paroissial de Pirdop de l’éparchie de Lovetch.

« En ce jour les chrétiens célèbrent un événement unique – l’archange Gabriel annonce à la Vierge Marie la bonne nouvelle, la naissance prochaine du Sauveur. Saint Luc, l’évangéliste témoigne de l’événement : au sixième mois Dieu envoya l’archange Gabriel dans la ville de Nazareth en Galilée auprès d’une vierge, promise à Joseph, un homme de la maison de David, le nom de la vierge était Maryam (Marie). L’ange franchit le seuil et lui dit: réjouis-toi, Marie, comblée de grâce, bénie d’entre toutes les femmes, le Seigneur est avec toi. Six mois après que l’archange Gabriel eut annoncé au prêtre Zacharie la naissance de Saint Jean Baptiste, le parrain de notre Sauveur, ce même Gabriel est envoyé à Nazareth auprès de la Vierge Marie. Elle se sent toute confuse en entendant ces paroles, mais l’ange la rassure et dit : « Ne crains pas, tu as trouvé grâce auprès de Dieu, tu vas être enceinte et tu mettras au monde un fils. Tu l’appelleras du nom de Jésus, il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut ».

L’Eglise célèbre la fête avec cette hymne: „ Ce jour est le commencement de notre Salut et le dévoilement du mystère éternel – l’enfant de Dieu devient enfant de la Vierge et l’ange Gabriel annonce la bonne nouvelle. Et nous célébrerons la mère de dieu: réjouis-toi, qui est comblée par la grâce, Dieu est avec toi!“

Pouvons- nous dire que l’Annonciation est une fête qui magnifie la conception mais aussi la vie?

« Oui, nous le pouvons. Je voudrais rappeler qu’avant la venue au pouvoir du régime totalitaire en septembre 1944, l’Annonciation était la fête des mères, justement parce que la Sainte Vierge est la mère de notre Seigneur. Pendant près d’un demi-siècle, cette fête était célébrée le 8 mars, ce qui était une façon de museler l’église. Et encore, les fêtes chrétiennes étaient interdites ou laïcisées. » 

Revenons aux années lorsqu’on célébrait l’Annonciation en hommage à la mère. Marina Mladénova se souvient de la tradition familiale et comment on  fêtait l’Annonciation dans sa famille: “On célébrait la fête de la mère comme une fête de famille, elle était empreinte d’une forte spiritualité et d’attachement aux valeurs chrétiennes. Elle était associée à la liturgie divine, à la Sainte Vierge, mère de Dieu et rayonnait de pureté céleste, qui se reflétait dans l’amour que nous ressentions pour nos mères. » « Malheureusement après les changements démocratiques, cette fête est célébrée une atmosphère confinée, surtout dans les familles chrétiennes attachées à la tradition. Je voudrais croire que tout comme par le passé, nous continuerons à honorer la plus grande d’entre toutes les mères, la mère de notre Sauveur et que nous n’oublierons pas de rendre hommage à nos propres mères. “ Et en conclusion je voudrais rappeler les paroles prononcées du fond du cœur par cette dame chrétienne: Prions Dieu afin de faire tout ce qui dépend de nous pour rétablir cette fête à la place qui lui revient de droit dans notre vie et notre société. »

Existe-t-il un rituel particulier que nous devrions observer?

« Sous certains rapports, les rituels observés par nos frères et sœurs sont fort différents des sources du christianisme et une des raisons des avancées du paganisme découlent du fait que les gens avaient été tenus à l’écart de l’église et de la vie chrétienne. En ce jour de fête nous ne devons rien accomplir de particulier, sinon nous rendre au temple. Et puisque nous sommes en plein du grand carême, ceux qui se sont confessés peuvent communier et se préparer pour Pâques. Je voudrais ajouter aussi qu’en ce jour préfigurant l’heureux événement, l’église autorise un petit relâchement à l’austérité et on peut servir du poisson à table » - dit en conclusion le père Antoniy Martchev.

Version française Roumiana Markova