Jusqu’à tard dans la soirée d’hier la rencontre entre les leaders de l’UE et de la Turquie, prévue pour le 26 mars à Varna, n’avait toujours pas été confirmée. Hier à Bruxelles, le premier ministre Boyko Borissov et le président du Conseil de l’UE Donald Tusk se sont mis d’accord sur le fait que la rencontre soit nécessaire et que seule permettrait que se normalisent les rapports entre l’Union et Ankara, Borissov l’a qualifiant de son côté de dernière possibilité de conserver le dialogue entre l’UE et la Turquie. Malgré les incertitudes autour de la tenue ou non de la rencontre, la partie bulgare poursuit ses préparatifs dans l’espoir que soient ainsi apaisés les rapports EU-Turquie. En fin de compte les leaders de Bruxelles ont décidé que la rencontre de Varna entre l’UE et la Turquie ait lieu indépendamment des actes inadmissibles commis par la Turquie dans la région de la Méditerranée et de la mer Egée. La rencontre s’est donc avérée possible mais assez compliquée. Au moment où la tenue de cette rencontre avait été prévue dans le cadre de la Présidence bulgare du Conseil de l’UE, le gouvernement de Borissov misait sur elle pour qu’une normalisation des rapports UE-Turquie puisse se produire, alors qu’à ce jour, cette dernière n’est conçue que d’une dernière possibilité de conserver leur dialogue. Et ce n’est guère sans raison étant donné que pour le bref délai de temps qui s’est écoulé depuis, la tension entre la Turquie et l’UE a augmenté sensiblement au lieu de s’apaiser. La semaine dernière le président turc Recep Tayyip Erdoğan a accusé l’Union en malhonnêteté en raison du non-respect de son engagement de virer à la Turquie 3 milliards d’euros sur la dite transaction migratoire. De son côté l’UE s’est solidarisée avec les accusations de la Grèce et de Chypre sur les actes illégitimes de la Turquie dans la Méditerranée de l’Est et la mer Egée. La tension existante avait de plus été renforcée par l’interpellation des soldats grecs ayant patrouillé dans la région de la frontière gréco-turque et ayant pénétré par erreur sur le territoire turc.
Le premier ministre Borissov a commenté hier à Bruxelles que compte tenu de la situation qui s’est entre temps créée, l’unique but qu’il se posait aujourd’hui et qui était aussi assez difficile, c’était de garantir la prorogation de l’Accord sur les migrants et le versement du soutien financier promis par l’UE à la Turquie. Pour ce qui est de la revendication concernant la libération des soldats grecs interpellés en Turquie, Borissov a déjà adressé un message au Président turc et s’attend à ce que le problème soit examiné en tête à tête à Varna.
La prorogation de l’Accord sur les migrants dépend en fait du virement des fonds promis par l’UE. Celle-ci a déjà rempli son engagement de verser 3 milliards d’euros pour 2016 et 2017. Selon la ministre bulgare des Affaires étrangères Ekatérina Zakhariéva, la deuxième tranche du soutien financier à hauteur d’autres 3 milliards d’euros est cependant en rapport étroit avec l’apaisement de la situation en Syrie qui ne se produit malheureusement toujours pas. Il existe aussi des ambigüités qui pourraient être éclairées à Varna, pense également Borissov.
Mais la tâche de la Bulgarie qui consiste à jouer en quelque sorte le rôle de médiateur dans le cadre de la rencontre de Varna se complique supplémentairement non seulement par les réserves existantes au sein de certains pays européens à l’égard du dialogue avec la Turquie mais aussi en raison de certaines autres circonstances. Dans l’intérêt de ses bonnes relations avec la Turquie, la Bulgarie s’est abstenue de soulever devant Ankara des questions relatives au respect des droits de l’Homme, ce qui fait souvent l’objet de discussions au sein de l’UE. Il convient de rappeler toutefois que ces derniers jours, la plus grande organisation des magistrats en Bulgarie – l’Union des juges, a appelé Borissov à intervenir devant le Chef de l’Etat turc en vue du respect des droits de l’Homme dans son pays. Des prétentions à l’égard des positions de Borissov pour la rencontre de Varna ont cependant été exprimées avant-hier par le parti socialiste de l’opposition qui a insisté à ce que le premier ministre condamne à Varna la déclaration de Recep Tayyip Erdoğan selon laquelle « Kardjali ferait partie des frontières spirituelles de la Turquie » en la jugeant provocatrice par rapport à l’intégrité nationale de la Bulgarie. Les socialistes souhaitent qu’à Varna soit également évoquée la question relative aux indemnités à l’intention des réfugiés thraces – une cause qui tient beaucoup à cœur du petit partenaire de coalition du gouvernement « Borissov » - les Patriotes unis.
C’est ainsi qu’à la veille de sa tenue, la rencontre de Varna UE-Turquie est chargée de nombreuses attentes non seulement sur le plan international mais aussi au niveau intérieur et le premier ministre Borissov ne cache pas qu’il se sent de ce fait un peu inquiet.
Le résultat de la rencontre se saura d’ici trois jours mais nous pouvons dès aujourd’hui dire qu’en raison des difficultés qui accompagnent l’organisation de celle-ci, chaque succès sera applaudi.
Version française : Nina Kounova
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