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Le réalisateur Blagoy Boytchev : il n’y a pas d’enfants mauvais, ils imitent le comportement des adultes

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L'actrice Boriana Péneva dans le rôle de l'enfant, du professeur et de la mère

Le Théâtre « Réplique » recueille des histoires authentiques de violence dans les écoles dans le but de porter à la connaissance des spectateurs les avis différents des parties concernées. Ceux-ci ne sont toutefois pas placés devant une sorte de tribunal, il n’y a pas d’accusés, les jurés ne se trouvent pas, non plus, dans le public. En donnant la parole à l’élève, au professeur et au parent, aussi bien les victimes que les agresseurs finissent par demander la grâce.

« Mauvais enfants » est un spectacle documentaire créé par la troupe du théâtre socialement engagé « Réplique » où de vraies voix sont entendues. Le texte est écrit par l’auteure roumaine Mikhaéla Mikaïlov et relate la violence dans les écoles qui est qualifiée de maladie de la société.

СнимкаIl y a des histoires qui bouleversent le spectateur mais le plus impressionnant pour moi est ce qu’il y a de commun entre tous ces événements dramatiques – raconte le réalisateur du spectacle Blagoy Boytchev. – Il s’avère que dans la plupart des cas d’agression il n’y a pas de coupable car les élèves, les professeurs et les parents se voient souvent incapables de réagir autrement. Et si nous parlons d’agression entre enfants, nous constaterons qu’ils n’ont en effet pas eu la possibilité de réagir différemment – soit pour se défendre, soit juste pour se faire entendre.

C’est la raison pour laquelle nous disons qu’il n’y a pas de mauvais enfants – ils ont tous besoin d’amour et d’attention mais souvent ne les reçoivent pas et c’est alors qu’ils se mettent à imiter le comportement des adultes.

Les enfants ne voient pas le bon exemple – est catégorique le réalisateur. – Quand ils font preuve d’agression, ils imitent ce qu’ils voient autour d’eux. Les enfants observent la façon dont leurs parents deviennent des victimes d’agression. Et s’ils veulent s’en sortir d’une manière ou d’une autre, ils recourent à l’agression car c’est ça le moyen de survivre en Bulgarie. Dans notre pays ce sont les plus forts et les plus agressifs qui réussissent le mieux dont bien évidemment « les gros cous » avec leurs 4x4 de luxe – et les infos à la télé nous montrent aussi que même les politiques réussissent souvent grâce à l’agression. Ceci dit, il est sûr que les enfants essayent tout simplement de s’en sortir et ont souvent un comportement agressif qui leur permet tout simplement de se tenir debout. 

Et même si ça risque de sembler paradoxal, dans la violence tous s’avèrent victimes.

Nous ne verrons donc pas dans ce spectacle qui est le coupable car après avoir présenté l’histoire personnelle de chacun, nous ne faisons pas de vrais jugements. Moi personnellement, je ne suis pas capable de montrer du doigt une personne concrète qui en soit coupable, mais suis plutôt enclin à parler de la culpabilité commune de nous tous. L’objectif de notre théâtre consiste à présenter le problème et à essayer ainsi de contribuer à son règlement.  A partir de là, chacun doit se sentir responsable envers la société dont lui-même fait partie intégrante. Nous devons toutefois nous rappeler qu’il y avait des années où des manifestations de protestation avaient été organisées par ces mêmes professeurs qu’on accuse à la légère aujourd’hui et que beaucoup de gens avaient soutenu fermement.

Le nouveau spectacle du théâtre « Réplique » est intitulé « Reportages indirects sur la Bulgarie – l’Odyssée » d’après les essais de Guéorgui Markov et raconte une histoire de notre passé totalitaire dans lequel les horloges s’étaient arrêtées, ce qui nous arrive encore aujourd’hui, est convaincu le réalisateur.

Nous ne devons jamais oublié que les actuels problèmes ont leur racine dans le passé. Par exemple la bureaucratie, la « culture » du pot-de-vin ne sont pas les fruits de la dite démocratie mais sont apparues dans notre société il y a très longtemps. Le plus inquiétant est cependant le fait qu’on en trouve toujours des jeunes gens qui ne connaissent guère notre passé totalitaire et qui ne cessent de prétendre qu’à l’époque on avait vécu mieux. Nous nous devons de ce fait leur apprendre que le régime totalitaire avait existé et ne cesser de le déclarer catégoriquement et ouvertement.

Version française : Nina Kounova

Photos: archives personnelles


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