« Notre plus grand objectif à la Commission européenne consiste à établir un rapport étroit entre les politiques régionales et l’industrie », a déclaré Elżbieta Bieńkowska, commissaire en charge du marché intérieur, de l’industrie, de l’entreprenariat et des PME à l’issue de la réunion du Conseil informel sur la compétitivité, auquel ont pris part les ministres du secteur « Industrie » dans les pays membres de l’UE. Le forum s’est tenu les 1er et 2 février à Sofia, dans le cadre de la Présidence bulgare du Conseil de l’UE. Au cours d’une conférence de presse conjointe, Bieńkowska et le ministre bulgare de l’Economie Emil Karanilkolov ont souligné que les industries européennes devraient être prises en compte lors des prévisions relatives au futur budget européen. En tant qu’exemple de rapport existant entre les politiques régionales et l’industrie, Bieńkowska a indiqué la mise en place de « plates-formes pour des spécialisations intellectuelles ».
L’avenir de l’industrie a besoin d’un dialogue et d’une bonne prévisibilité, a notamment souligné le ministre Karanikolov, en évoquant les questions concernant le cadre financier pluriannuel. Il a annoncé que lors de la réunion tenue à Sofia avaient été également examinées les charges administratives devant être surmontées aussi bien au niveau national qu’européen. Il a aussi poursuivi :
Ce que nous pourrions tirer comme enseignement de l’actuelle discussion est que la politique industrielle à long terme devrait être basée sur le développement des atouts compétitifs de l’industrie européenne. Les préalables clés sont notamment les bonnes infrastructures physiques et numériques, les capacités de la main d’œuvres, le potentiel des Européens relatif aux aptitudes d’innovation, le fonctionnement correct des marchés, le cadre de régulation prévisible, ainsi que la gestion efficace. Le développement de notre potentiel d’innovation est d’une importance cruciale et nous nous devons de le transformer en produit de marché qui soit à même de créer des atouts réels à l’intention des entreprises et des consommateurs européens.
Hormis les innovations, l’UE doit aussi miser sur des mesures de perfectionnement des compétences des citoyens européens – pense également la commissaire Bieńkowska.
D’après elle, l’industrie européenne devrait être perçue comme une entité et non pas comme des secteurs sans aucun rapport entre eux.
Nous représentons toujours une force industrielle mondiale, mais compte tenu de l’actuelle situation globale, devons réfléchir plus attentivement à ce que nous nous devons de faire pour demeurer une telle force dans l’avenir également – a encore souligné la commissaire européenne en rajoutant :
Nous avons débattu de l’approche locale de l’industrie européenne. Il est sûr et certain que nous n’allons pas découvrir à nouveau la roue, mais avons toutefois examiné de manière très détaillée les problèmes du domaine du numérique car nous nous trouvons à la veille d’une révolution digitale. L’économie circulaire est extrêmement importante, les matières premières et les matériaux en Europe constituent un élément économique qui est en train de s’épuiser. Nous pouvons donc miser sur le perfectionnement des aptitudes. D’après moi, ce sont les plus importants facteurs de l’avenir du numérique.Les nouvelles compétences, la reconversion, la réorientation professionnelle représentent d’importants sujets concernant notre avenir. Je suis également commissaire en charge du marché unique et je souligne de ce fait à quel point celui-ci est important. Mon appel à la Présidence bulgare est de faire en sorte que soient menées à terme les innovations relatives au marché, comme c’est le cas de la carte électronique. Celle-ci constitue un instrument de servir le marché en Europe et est à même de le rendre un peu plus uni.
L’Europe a besoin de plus de moyens pour la science – c’est une des conclusions du rapport qui a été examiné par les ministres européens le lendemain de la tenue à Sofia du Conseil informel sur la compétitivité. Selon le commissaire européen en charge des recherches et des innovations, Carlos Moedas, la principale question qui se pose est de savoir comment la science peut se tourner vers la société. Nous en Europe, nous savons comment transformer des euros en savoir mais avons du mal à transformer du savoir en euros. Nous avons de l’expérience pour faire des découvertes, mais pas vraiment pour les transformer en produits, a aussi souligné le commissaire Moedas.
Version française : Nina Kounova
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