Jusqu’à la fin de février 2018, le Musée Régional d’Histoire de Sofia est le cadre de l’exposition „Sous le signe de Mercure“. Elle retrace l’évolution des relations commerciales de la ville et de la région depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du 20e siècle. Un thème judicieusement choisi quand on sait que dès l’an 106 Serdica la romaine était une métropole autonome qui battait monnaie pour pas moins de 17 empereurs … L’exposition fait référence à Mercure, dieu romain du négoce, des voyageurs, et aussi de la chance. Le commissaire de l’exposition Mariana Marinova, responsable des activités de recherche, des expositions et des collections du Musée nous parle du choix s’est assigné cette exposition:
« Une des raisons de ce choix : montrer une période de l’histoire de notre ville, la plus longue possible dans le temps. En effet l’exposition couvre un laps de temps très étendu: du II s. jusqu’à la fin des années 80 du XXe s. La deuxième raison – étant une activité de base, le commerce en tant que tel est indissociable de l’économie, or sans elle notre monde est inconcevable. Par conséquent le thème est porteur et renferme une forte charge d’actualité. Des faits inconnus du grand public y sont présentés. Loin de nous l’idée d’épuiser ce thème extrêmement vaste et de cerner une époque aussi étendue mais elle donne une idée de l’importance de Sofia en tant que axe commercial animé et au rayonnement incontesté de tout temps. »
Sans oublier que Sofia était un non moins important centre où prospéraient divers corps de métiers :
« Sofia est située sur l’axe routier reliant l’Europe au Proche et à l’Extrême-Orient, du Nord froid et brumeux à la Méditerranée chaude et accueillante, sur l’antique Via Diagonalis – poursuit Mariana Marinova, – autant de préalables au développement du commerce. A ceci, il faut ajouter le fait, que la plaine de Sofia est un endroit où l’on cultive céréales, légumes, fruits, que ses habitants élèvent du bétail. Les belles forêts toutes proches fournissent du bois, dont on fait commerce, que l’on travaille et qui permet lui aussi de développer divers métiers. Samokov, bourgade relativement proche de Sofia était un centre d’extraction de minerai de fer ce qui aide à l’émergence de métiers liés au travail du fer, à son façonnage et à son utilisation dans la vie courante. Un exemple : au Moyen Age Sofia était réputée pour ses massues de guerre – une arme très répandue à l’époque. La ville était un point de rencontre pour les négociants qui y amenaient leur marchandise avant de prendre la route en direction de la Méditerranée, d’Europe Occidentale et, à une époque plus récente, de l’Empire Ottoman. La floraison des métiers et la présence de bon nombre de matières premières a présidé à l’installation de la colonie marchande de Dubrovnik qui s’y est maintenue plus de deux siècles. Les commerçants de l’Etat de Raguse, l’actuelle Dubrovnik y tenaient comptoir et servaient d’intermédiaires dans les échanges animés entre nos terres et l’Europe de l’Ouest. »
L’exposition présente des objets de cette lointaine époque: les premières pièces de monnaie, divers instruments de mesure, la première pièce de monnaie bulgare d’une valeur de 2 leva, frappée à Saint-Pétersbourg en 1882, portant sur son listel gravée la devise„Dieu protège la Bulgarie“ et, bien sûr de nombreux autres objets liés à l’expansion du commerce. L’ écritoire portative de l’époque de la Renaissance (fin 18e – début 19es.), équipée d’un mécanisme permettant de copier des papiers et des documents est une véritable exclusivité. Et Mariana Marinova poursuit:
« Je conseille aux visiteurs de se donner la peine de lire les textes d’accompagnement. Ils y découvriront des faits curieux, par exemple quel était le montant du salaire du temps de l’Empire Romain et qu’est-ce que l’on pouvait s’acheter avec ; quelles étaient les unités de mesure et quels sont leurs équivalent aujourd’hui. Néanmoins l’objet qui attire tous les regards est sans conteste le vase dans lequel on vendait le julep dans les rues et les marchés de la ville. Le julep est une boisson d’Orient que l’on préparait avec les tubercules des orchidées et qui était très goûtée dans notre pays par le passé. D’ailleurs le julep est toujours servi dans les pays arabes. »
Les visiteurs auront le loisir de voir comment on pratiquait la vente par correspondance, devenue une formule commerciale très prisée depuis la Libération du pays (1878) jusqu’à la fin des années 40 du siècle passé. Ils apprendront que la première loi sur le commerce en Bulgarie est promulguée en 1880, que le ministère du Commerce existe depuis 1893 et la Chambre de Commerce et d’Industrie depuis 1898.
La riche documentation et les nombreuses photos sont le fruit du travail assidu et de prospection accompli par les experts du musée, qui marqueront en 2018 le 90e anniversaire de la création du Musée de la Ville dont ils sont les dignes héritiers. Le Musée National Polytechnique est notre partenaire et il nous a été d’un précieux concours dans la réalisation de cette exposition. D’ailleurs elle inaugure la série d’initiatives avec lesquelles le Musée Régional d’Histoire de Sofia va accompagner la présidence bulgare du Conseil de l’Europe.
Version française : Roumiana Markova
Photos : sofiahistorymuseum.bg
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